Blue Period décrit avec précision la passion naissante d’un lycéen surpris par ce qu’il éprouve en découvrant l’art avec un grand A.
Quelques séries marquantes auront déjà balisé le sujet à leur manière : Demande à Modigliani! chez Naban et Trait pour trait chez Akata notamment qui s’emploient à expliciter les tumultes d’aspirants artistes. Blue Period se concentre quant à lui sur deux données fondamentales : le cursus et la passion.
L’histoire débute par un exemple social typique du manga adolescent : le protagoniste éteint toute ardeur potentielle dans le but assumé de s’intégrer au mieux. Yatora, le lycéen en question, se fait le symbole du Japon corporatiste en feignant un intérêt pour les banalités quotidiennes de son groupe d'amis. Sa rencontre avec l’art le subjugue cependant, un peu par surprise. Se rendant rapidement compte que sa vie est étouffée par le carcan social ambiant, il découvre combien l’art est intense et passionnant. Que faire alors ? Poursuivre des études d’art au débotté, ce qui laisse entrevoir un avenir incertain, voire vain ? Il y a pourtant encore de la place pour la passion dans le monde moderne et tou.te.s les participant.e.s à Blue Period vont rapidement le prouver.
La force de la série repose sur sa volonté de décliner, puis de décrypter les situations de remise en question, puis les réorientations d’un.e aspirant.e artiste à travers ses étapes d’apprentissages artistiques autant que scolaires. Un ensemble de descriptions aussi précis qu’utile.
Article publié dans le Mag n°79 - Janvier - Février 2021