Dans la torpeur d’un village japonais gris et anonyme, Reiji, un jeune lycéen, se soumet à une perspective de vie sans reliefs. Lorsqu’un soir, il croise la mystérieuse Nagi…
Boy’s Abyss, c’est un peu la tendance du moment, dans laquelle on a déjà pu trouver des titres comme le récent Adabana. Le portrait d’une jeunesse japonaise No Future, mélancolique, engluée dans des affaires familiales impersonnelles, voire même franchement dérangeantes. Le ton est lent, inexpressif et résigné. Les ados mis en scène se complaisent dans une pose désillusionnée, le regard vide.

© BOY’S ABYSS © 2020 by Ryo Minenami/SHUEISHA Inc.
Dans quel état j’erre ?
Reiji est l’éternel bouc émissaire de ses camarades de lycée, mais malgré tout, il sait aussi qu’il peut compter sur sa grande amie Tchako, pour qui il n’a jusqu’ici aucun secrets. Jusqu’au soir où il croise la jeune chanteuse Nagi Aoe, une idole qu’il adore, cachée incognito dans ce petit village. La jeune femme, mélancolique, entraîne alors le lycéen dans sa chute autodestructrice pleine de mystères et de manipulations. Le jeune homme perdu et vulnérable se réfugie en parallèle dans les bras de sa professeure, une femme solitaire qui voit dans cette relation un fantasme protecteur assez malsain. Progressivement, Reiji se retrouve dans une intrigue qui le dépasse, même s’il ressent l’atmosphère toxique qui l’enveloppe allant même jusqu’à ronger petit à petit son amitié avec Tchako. Il tente de réagir, mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

© BOY’S ABYSS © 2020 by Ryo Minenami/SHUEISHA Inc.
Malgré un scénario extrêmement prenant, avec des coups de théâtre plutôt bien amenés, l’ambiance est régulièrement dérangeante, au point où cette lecture ne peut clairement pas s’adresser à un public fragile ou trop sensible. À ne pas mettre entre toutes les mains.