ZOO
couverture de l'album

Série : Great Kaiju Gaea-TimaTome : 1/1Éditeur : Ki-oon

Scénario : KentDessin : Kent

Genres : Manga, Science-Fiction, Seinen

Public : À partir de 16 ans

Prix : 7.95€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.5

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
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Le synopsis du manga

Il y a de cela 10 ans, la ville côtière de Sukuba a été à moitié détruite à cause d'un tsunami provoqué par un monstre géant sorti de la mer. Celui-ci a été abattu avant de se dissoudre dans l'eau sous les yeux de la petite Miyako... La fillette s'en est sortie et est aujourd'hui une spécialiste de la création de figurines de la créature, baptisée Gaea-Tima. Le port a été reconstruit grâce à la manne d'argent issue du tourisme et, surtout, de la pêche. En se dissolvant, le cadavre du monstre a fertilisé la mer, au point que sa venue est considérée par certains comme une bénédiction... Miyako, elle, le voit comme un cataclysme, rien de plus. Alors quand un nouvel être gigantesque fait son apparition, elle imagine déjà le cauchemar se répéter. Mais, au moment où tout semble perdu, elle crache sans le vouloir une bille, d'où émerge... Gaea-Tima ! Et cette fois, c'est lui qui abat la créature marine ! Faut-il en déduire qu'il...

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Making my way downtown

L’amour pour les kaijus ne semble pas faiblir. Avouons-le, il est toujours aussi agréable de découvrir ce que ces bestioles disproportionnées nous réservent.

Miyako est une adolescente un poil morose. Elle a cependant de quoi réellement se morfondre. Il y a de cela quelques années, une gigantesque créature bipède cornue surgit du fin fond des océans. Son apparition soudaine ne provoqua pas qu’une vague de surprise, car s’en suivit un véritable raz-de-marée qui détruisit tout un pan de la ville côtière, abattant de nombreux bâtiments et tuant de nombreux habitants au passage. La bête aux allures de kaiju disparut rapidement mais ses conséquences se font encore sentir aujourd’hui. Depuis, la ville est plus prospère que jamais, ayant érigé le monstre en mascotte et profitant des bienfaits nourriciers de son cadavre englouti, mais la jeune fille n’en est pas moins désolée. La bête accapare ses souvenirs depuis maintenant dix ans alors lorsqu’une nouvelle apparition est signalée, tout s’accélère à nouveau.

Walking fast...

Gaea-tima, le primo-kaiju, n’était donc pas une exception. À la stupéfaction de tous, celui qu’on avait pourtant vu mourir revient d’ailleurs sauver la bourgade des assauts de son rival. Au fur et à mesure, les nouveaux monstres s’accumulent, s’enchaînent et se remplacent. Ils changent de forme à chaque fois, toujours avec une menace radicalement différente. Miyako découvre alors ce qui la lie véritablement à Gaea-tima. Elle va alors utiliser la bête pour défendre l’humanité ! GKG est un récit ambivalent qui replace très pertinemment les monstres dans le monde qui leur fait laborieusement face. La série traite des kaijus d’une façon dont on a relativement peu l’habitude. Si ces bêtes titanesques, mythiques et incompréhensibles, sont souvent vues comme des désastres et des catastrophes naturelles, elles ne sont pas souvent traitées comme telles.


Faces pass...

Les séries d’action se focalisent généralement sur les façons de vaincre et laissent peu de place à l’acharnement des survivants. GKG ménage cette polyphonie. Les dégâts humains et structurels ne sont pas rabaissés, chaque intervention laisse de durables traces qui se répercutent longtemps dans le récit. Le design des monstres, mutants patauds métamorphes, se veut old-school et rappelle les films tokusatu qui usaient de cascadeurs engoncés dans des costumes en caoutchouc qui cassent des maquettes de villes. On peut les considérer comme simples ou grossiers mais ils ne manquent à aucun instant ni d’intelligence, ni de prestance. Et ils ont cette aura impérieusement menaçante que démultiplient les scènes de furie. La cinématographie des affrontements est d’ailleurs aussi lisible que fabuleuse, faisant des moments d’action des points d’orgue attendus avec impatience. En dehors de cette frénésie, le récit alterne culpabilité et fascination, entremêlant les deux de façon à intensifier le sentiment de devoir qui en découle.

Great Kaiju Gaea-Tima T.1

" La cinématographie des affrontements est d’ailleurs aussi lisible que fabuleuse, faisant des moments d’action des points d’orgue attendus avec impatience. "
© Ki-oon, 2025 - Kent

And I’m homebound

Sauveur des uns, pire cauchemar des autres, le retour de Gaea-tima réveille et révèle bien des choses. Derrière la sauvegarde de l’humanité dans sa globalité, se cache la souffrance intimes de nombreux personnages que la série ne se prive pas de faire ressurgir. Aucun trauma n’est oublié et chaque rencontre gargantuesque porte son lot de deuils, révélés avec pudeur. Cryptique dans ses comportements et dans ses pensées, Gaea-tima n’arrêtera pas Miyako et ses acolytes du bureau de gestion des kaijus. Même si seuls ses instincts semblent accessibles, c’est finalement de l’ingéniosité des hommes, combinée à la force brut du monstre, que nous sommes en droit d’attendre le salut. La collaboration est donc envisageable. Gare à ne pas tomber dans la folie, cependant, lorsqu’exaltation du combat et terreur des survivants s’émulsifient.


Article publié dans le Mag ZOO Manga N°19 Mai-Juin 2025

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