Charles-Henri Sanson doit, contre son gré, assumer l’héritage familial. Un legs terrible puisque cet enfant fragile et romantique doit devenir le bourreau de Paris. De plus, sa première grande exécution sera celle de son meilleur ami. La charge est immense et va virer au cauchemar. Ce deuxième volume se concentre intelligemment sur l’évolution de ce garçon, appelé à devenir l’un des plus grands bourreaux de l’Histoire.
L’histoire d’Innocent continue avec l’office terrible que doit accomplir Charles-Henri Sanson, en exécutant le seul ami qu’il avait jusqu’alors. Son combat intérieur, sa maladresse et la répugnance que lui inspire cet acte vont transformer ce moment en boucherie totale. Pour la réputation de sa famille, pour sa propre vie et son avenir, les choses doivent évoluer.
Le récit aborde le changement de ce bourreau malgré lui en mêlant délicatesse du jeune homme et dureté de la famille envers ce bourreau honteux. Doucement des personnages que nous retrouverons sans doute dans des prochains tomes font leur apparition discrète ou sont simplement nommés. Cette astuce permet de raccrocher la vie de Charles-Henri aux évènements de son siècle, celui de la Révolution française. Le scénario fait moins de place aux circonvolutions psychologiques de cet exécuteur et c’est tant mieux. On voit s’amorcer l’évolution de cet homme qui va finir par accepter son sort et trouver le moyen de tuer avec « humanité »…
Le dessin reste d’une excellente qualité, tant par la richesse des décors et des costumes que des visages. Il se glisse de-ci de-là quelques erreurs comme le mot « République » sur un dessus de porte de l’Hôtel de Ville, qui n’enlèvent que peu de choses au charme de ce volume. Cependant les scènes de dissection, plutôt ratées, gâchent la lecture de quelques pages.
Ce deuxième volume de bonne facture a la bonne idée d’amoindrir le combat intérieur de Charles-Henri Sanson pour laisser plus de place aux intrigues.
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