La Fête de la Nuit d’argent se termine sur un défilé pendant lequel les sorciers présentent leurs inventions et leurs nouveaux sorts. Coco doit en réaliser un pour l’occasion. Mais paralysée par la pression et sa peur d’échouer, elle n’arrive à rien.
L’Atelier des sorciers nous plonge dans un univers de fantasy où la magie est un don réservé uniquement à un groupe d'élus. Coco a toujours rêvé d’être une sorcière. Mais quand elle découvre que la magie peut naître du dessin, elle essaye tant bien que mal, pétrifiant sa mère au passage et décide de devenir une grande sorcière pour sauver sa famille. Mais, durant son apprentissage, les obstacles s’accumulent : les examens, ses relations plus ou moins conflictuelles avec ses camarades de classe... Heureusement, ses tracas sont vite chassés par sa gentillesse et sa joie de vivre sans égal.
Ce onzième volume poursuit sur la même lancée que les précédents tomes. On y suit Coco et ses doutes, mais aussi ses camarades qui évoluent autour d'elle. L’une, très ambitieuse, s’ouvre peu à peu grâce à son empathie, l’autre prend peu à peu confiance grâce à ses encouragements… Mais au final, qui s’occupe de Coco ? Au milieu de tout cela, l’ouvrage aborde aussi l’absence, les questionnements, le syndrome de l’imposteur et autres thématiques plus matures. Car l’univers de L’Atelier des sorciers n’est pas tout rose et une, voire plusieurs, menace se cachent entre les cases. La mise en pages, tout comme le dessin, sont magnifique et particulièrement efficaces, rappelant par moment le mouvement artistique de l’Art Déco.
L'Atelier des Sorciers, Tome 11 © Pika Éditions, 2023
L’Atelier des sorciers fait partie de ces séries riches, puissantes par leur histoire, qui mettent aussi bien en avant un système de magie étonnant que non déterministe, basé sur l’apprentissage d’un art caché. Certes, seule l'élite y a accès et il faut conserver le secret de la magie, mais rien que le fait que Coco, fille de tavernière, puisse devenir une sorcière par la simple force de sa volonté donne une idée sur la manière dont ce fonctionnement se remet en question et évolue. Son apprentissage se fait à travers le dessin, avec beaucoup de rigueur mais aussi grâce à l’ingéniosité et l’entraide. L’intrigue se dévoile au fil des pages et des personnages pour nous embarquer toujours plus loin, cette fois avec Coco, sur la falaise du doute face à une tâche importante à accomplir.
Un onzième tome toujours aussi beau et puissant dont le récit nous embarque et nous rapproche un peu plus de la petite Coco et de ses compagnons emplis d’humanité.