L'Attaque des Titans - T34

L’Attaque des Titans touche à sa fin avec un 34e tome à paraître à l’automne. Cette conclusion donne l’occasion de revenir sur les titanesques qualités d’une série aux innombrables lecteurs.

Avec plus de 100 millions d’exemplaires vendus (cap franchi en 2019), la série ne passe plus inaperçue depuis longtemps. Elle attire autant d’amateurs avides que de détracteurs. Il est facile de déconsidérer son style graphique bien moins net que celui de ses confrères et consœurs à succès. Il est aussi aisé de survoler le pitch de la saga et de n’y voir qu’un simple défouloir adolescent à l’aide de figures disproportionnées plus faciles à taillader. Pourtant, si L’Attaque des Titans (affectueusement surnommé SNK, de son titre japonais Shingeki No Kyo- jin) est aujourd’hui détenteur du titre de plus grand succès chez son éditeur japonais (Kodansha), c’est bien grâce à ses mérites indéniables qui auront rapidement séduit son lectorat. 

Équarrir ou pleurer

Eren Jäger est orphelin. Sa mère s’est fait dévorer par un Titan, un monstre gargan- tuesque dont l’engeance rode autour des murs fortifiés de la cité. C’est aux brigades militaires d’intervenir quand la réclusion et les barricades ne suffisent plus à dissuader ces êtres dont on craint les attaques groupées meurtrières. Ses membres virevoltent dans les airs grâce à des systèmes de grappins personnels en tentant d’atteindre le seul point faible connu de ces bêtes réputées sans cervelle : leur nuque qu’il faut cisailler sous peine de voir le Titan se régénérer sans cesse. Ivre de colère, mais aussi pétri de solitude, Eren va bien entendu s’engager dans ces forces de défense, autant pour se battre que pour comprendre les mystères de son environnement immédiat. Reste-t-il des traces de civilisation hors des murs de la cité ? D’où viennent les Titans ? 

L'Attaque des Titans revient avec son 34ème tome! © Pika éditions 2021

Trois titans et puis s'en vont

Les premières aventures tourneront autour de ces questions globales, mais la série prendra rapidement plusieurs virages inhabituels qui seront sa plus grande force. Sa noirceur inhérente, la capacité de son auteur à jeter personnages et idées en pâture à son récit et l’absence de concessions aux canons du genre (shonen, aventure adolescente) nourriront cette richesse scénaristique jusqu’au grand final explosif.


Article publié dans le Mag ZOO N°83 Septembre-Octobre 2021