Un entrepreneur imprudent condamné pour fraude et croulant sous les dettes, s'empêtre avec sa fille Kasumi dans un mystère mêlant un signe étrange et une histoire de tableaux volés au Louvre. Malgré des lenteurs dans ce premier tome, cette intrigue se révèle jalonnée de mystères.
La catastrophe s'abat sur Takashi Kamoda : gérant d'une fabrique de tongs, il est condamné pour impayé fiscal, perd sa femme et s'enlise dans des tentatives désespérées pour sauver son entreprise. Mais un jour, lui et sa fille Kasumi rencontrent un individu aussi mystérieux qu'étrange. Avec ses dents saillantes formant un signe obsédant qui se répète sur les murs de la ville et la mission au musée du Louvre qu'il souhaite confier à Takashi, « M. le directeur » pourrait être la porte de sortie de la famille Kamoda.

Ce diptyque réunit plusieurs thèmes chers à Urasawa : déboires de la vie, personnages d'enfants bien plus débrouillards que les adultes, symbole omniprésent conduisant à un secret ancien... Le Signe des rêves n'est pas un thriller typique d'Urasawa où l'on sursaute à chaque fin de chapitre. Après un début sarcastique à souhait, le milieu du manga se perd un peu dans le récit du directeur mais son auteur sait mieux que personne relancer le suspense en pointant des détails étranges, à la fois anodins et fascinants.
Grand format, couverture cartonnée et papier épais : l'édition offre un écrin à sa mesure au dessin d'Urasawa. Le style se veut plus caricatural et outré mais le trait reconnaissable de ses personnages demeure.
On ne conseille pas forcément ce diptyque pour commencer l'œuvre de Naoki Urasawa mais sa patte demeure bien présente et amorce un bon récit de casse.