Wu Miao est malheureusement un inconnu dans nos contrées. Du moins pour l’instant ! Ses Légendes de Tarsylia n’avaient jusqu’ici connu aucune traduction hors de Chine : c’est donc une véritable chance que de pouvoir le découvrir en français. D’autant que sous des abords un peu austères se révèle un album à la beauté inhabituelle et envoûtante.
Dans un univers un peu particulier, des histoires. Des histoires du monde, de la vie, d’amour, de magie. Un théâtre d’ombres, racontant l’histoire du monde de Tarsylia, ses héros malgré eux, ses dieux, ses mages et ses démons. Les Légendes de Tarsylia se présente sous la forme de récits courts collectés, véritables fables morales, tout en ombres et en blanc, qui laissent la part belle aux sentiments, à l’abandon de soi, à la magie.
Tarsylia est un monde mystique et mythique, dont les origines font échos aux nombreux mythes antiques qui parsèment l’histoire des civilisations. Comment souvent dans le genre du vrai-faux récit mythologique, la narration a recours à de nombreux paradoxes apparents, apparaissant, disparaissant ou se renforçant au gré des situations. Cet album propose au final une exploration de l’histoire d’un monde et de ses habitants : une tranche de vie est une tranche d’histoire.
La narration repose sur des cases serrées et rapprochées, en noir et blanc presque absolu (avec quelques nuances de noir). Ce dessin, qui vous rappellera très certainement Princes et Princesses est ici extrêmement bien employé. Chaque silhouette est immédiatement reconnaissable et renforce l’aspect légendaire de leurs histoires, racontées depuis des temps immémoriaux, quand les dieux marchaient encore sur la terre.
Ce très bel album offre une expérience unique, dont vous ne retrouverez sans doute pas la saveur particulière ailleurs. Une belle introduction aux spécificités de la bande dessinée chinoise.
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