Au début du XXe siècle, Nathaniel Pealsee, enseignant reconnu d’économie politique à l’université, vit paisiblement avec sa famille. Après un malaise en cours, il se réveille en parlant un dialecte inconnu. Il semble être devenu fou et délaisse son domaine d’étude pour se lancer dans les sciences occultes et de grandes expéditions. Avec ce nouveau manga, Gou Tanabe signe une adaptation intelligente de Lovecraft.
En juillet 1935, Nathaniel Peaslee arpente le désert d’Australie Occidentale, isolé du reste de l’expédition. Durant cette échappée, il aperçoit l’immense ruine qu’il voit dans ses cauchemars. La vision de ce reste de bâtiment gigantesque construit bien avant l’avènement des Hommes le déstabilise et le fait chuter. Il est heureusement rejoint par le professeur Dyer, qui l’aide à se relever. Quant aux ruines, elles ne sont plus visibles, les aurait-il rêvées ?
Dans l’abîme du temps est le second chef d’œuvre de Lovecraft adapté par Gou Tanabe. Cette œuvre tardive du maître de l’horreur, traite de voyage dans le temps, de créature extraordinaire et de possession de corps. Au-delà de la sublime édition de cet ouvrage, l’adaptation manga s’avère aussi fidèle à l’œuvre d’origine. On retrouve l’atmosphère cauchemardesque liée au fantastique de la fin du XIXe siècle et sa fine description des lieux, des architectures et de la temporalité, chers à Lovecraft. Les 368 pages de ce manga se lisent d’un trait, au fil de la montée progressive de la tension du héros.
Le dessin méticuleux plonge immédiatement dans l’atmosphère soignée de l’histoire. Gou Tanabe donne autant d’importance aux décors que l’a fait Lovecraft dans sa nouvelle même si ses différents protagonistes ont parfois des traits similaires. Quant aux toutes premières pages en couleur, elles transcendent l’univers de ce roman.
On plonge immédiatement Dans l’abîme du temps et on n’en ressort que pour attendre la prochaine adaptation de Gou Tanabe !