Le jeune Wilbur a bien grandi. Il s’intéresse désormais aux arts ésotériques et à un bien étrange livre, le Necronomicon. L’ouvrage attire toutes les convoitises, même celles de créatures qui ne sont pas censées exister…
Une nouvelle fois, le trait de Gou Tanabe nous embarque totalement dans cette adaptation graphique de H.P. Lovecraft. Les visages inquiétants, distordus, l’atmosphère lourde qui se dégage des pages, la gestion des noirs et blancs qui permet d’ajouter une touche d’angoisse dans les ombres qui se déploient dans les cases… Tout est fait pour accentuer l’atmosphère déjà pesante de chaque tome. Prévu en trois opus, L’abomination de Dunwich poursuit son office : nous plonger dans l’horreur, une fois encore.
L'Abomination de Dunwich © Ki-oon
Suivant le texte originel, l’auteur en profite pour distiller des éléments inquiétants, jouer sur l’iconographie, nous mettre mal à l’aise à travers ses choix de cadrages, l’effroi qui se peint sur les visages ou simplement au détour d’une page, jouant sur le rythme de lecture. Tous ces éléments donnent une force indéniable au texte originel, le sublimant, lui donnant un nouvel impact. Par bien des façons, les adaptations de Gou Tanabe figurent parmi les meilleures du genre, que ce soit dans l’adaptation des récits de Lovecraft ou dans l’horreur indicible. Encore une leçon que nous livre le maître.