Après avoir mis les mains dans la terre avec le premier tome, Min-ho Choi commence à avoir la main verte. Il réussit, en brillant aquarelliste, la plus belle des métaphores : celle de faire pousser ses légumes sainement. Comme le bébé qui grandit dans le ventre de son épouse.
Entre 2006 et 2011, Min-ho Choi, mangaka coréen, a cultivé un jardin potager au pied de son immeuble, dans sa ville du Nord de Séoul. Il conte ici, toujours avec un humour aussi fin qu'une feuille du piment qu'il cultive, la suite de ses aventures maraîchères. Avec le temps, il s'est habitué à ses voisins qui truffent la terre de produits chimiques.
Têtu, il persévère dans l'art de donner au sol seulement ce qui lui est bon, car le bébé pousse de plus en plus dans le ventre de sa compagne, qui s'arrondit de jour en jour. Pour elle, pour lui, pour eux, Min-ho Choi est de plus en plus obsédé par une alimentation saine et locale. Il va faire la connaissance de son beau-père qui ne le considère pas comme un jardinier de ce nom. Et pourtant...
Son aquarelle haut de gamme, couplée à un graphisme très enfantin dans la morphologie des personnages, offre un rendu subtil aux scènes de jardin, aux gros plans sur les légumes. Il possède un don pour dessiner l'eau. Comme si elle sortait du livre pour éclabousser le lecteur. Les doubles-pages pédagogiques sont moins présentes que dans le premier volume et ce n'est pas un mal : la lecture n'en est que moins entravée.
En deux tomes, cette histoire pleine de fraîcheur et de poésie donne faim et soif de lecture. Mais en quelque quatre cents planches, l'auteur a fait le tour de son sujet. La récolte est abondante et l'on tourne la dernière page avec le sentiment d'avoir vécu avec lui cette expérience inoubliable.