Alors qu’il vient de perdre son père, Gaku est projeté 20 ans en arrière, découvrant son père adolescent comme il ne l’a jamais connu.
© Tetsuhiro Hirakawa (AKITASHOTEN) 2022
Récit mêlant guerre de gangs et voyage dans le temps, Nine Peaks fait découvrir en grande pompe l’auteur de la série Clover (43 tomes au Japon, 9 en France) À l’époque cependant, les fans francophones n’avaient pas eu de chance avec le premier éditeur de Tetsuhiro Hirakawa, 12 bis, qui avait fermé avant d’avoir pu publier la fin de Clover. Grâce à Ki-oon, voici enfin l’occasion de découvrir la plume de cet auteur avec Nine Peaks, un titre aussi décapant que plein de rebondissements.
Furieux furyô
Plus qu’une série d’action, Nine Peaks est en réalité un furyô. Ce genre largement développé au Japon revient de plus en plus en France. À l’origine, le terme désigne un voyou. Par extension, furyô englobe les mangas dont l’intrigue tourne autour de la petite délinquance, de gangs de lycée et d’adolescents. Dans Nine Peaks, c’est carrément une guerre de gangs d’établissements scolaires qui se dévoile, page après page. Plongeant Gaku dans la surprise de découvrir son père à l’opposé des discours qu’il a tenus en temps que parent, mais s’amusant franchement à remettre à leur place à coups de poing tous ceux qui se mettent en travers de leur route… Ou en travers des créneaux de pêche. Car Harumi, le père de Gaku, adore jeter ses hameçons dans le petit port situé non loin du restaurant familial. Et cela ne change pas, que l’on soit dans le passé ou le présent. Un détail qui permet de jouer sur le décalage, la surprise de ce personnage dur à cuire aimant tout de même le calme et la tranquillité.
© Tetsuhiro Hirakawa (AKITASHOTEN) 2022
Loin d’être seulement une intrigue sur la manière d’aider son père à devenir celui qu’il doit être, Nine Peaks dévoile rapidement plusieurs curiosités. Le fait que Gaku ne semble pas être le seul à avoir remonté le temps, les dangers de potentiellement modifier la ligne temporelle, mais aussi les possibilités offertes par l’amitié nouvelle entre Gaku et son père. Car notre adolescent a quand même un regret : celui de ne pas avoir assez discuté et connu Harumi. Par bien des aspects derrière les scènes d’action musclées, le titre met en avant les dynamiques familiales, mais aussi celles de la mémoire, avec ces décalages entre ce que l’on dit de son passé et ce qu’il est réellement.
Nine Peaks commence bien : en explorant les thèmes propres aux furyôs tout en y ajoutant une touche d’humanité et de questionnements sur soi, ce premier tome nous embarque complètement dans son aventure.