ZOO
couverture de l'album

Série : Poison CityTome : 1/2Éditeur : Ki-oon

Scénario : Tetsuya TsutsuiDessin : Tetsuya Tsutsui

Genres : Manga, Seinen

Public : À partir de 12 ans

Prix : 7.90€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    5.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs3.8
    2 notes pour 0 critique

Le synopsis du manga

Tokyo, 2019. À moins d’un an de l’ouverture des Jeux olympiques, le Japon est bien décidé à faire place nette afin de recevoir les athlètes du monde entier. Une vague de puritanisme exacerbé s’abat sur tout le pays, cristallisée par la multiplication de mouvements autoproclamés de vigilance citoyenne. Littérature, cinéma, jeu vidéo, bande dessinée : aucun mode d’expression n’est épargné. C’est dans ce climat suffocant que Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un peu naïvement dans la publication d’un manga d’horreur ultra-réaliste, Dark Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l’auteur et son éditeur dans l’œil du cyclone... En s’appuyant sur son expérience personnelle, Tetsuya Tsutsui (Prophecy, Manhole) nous livre avec Poison City une œuvre fascinante sur la liberté d’expression et les coulisses de la création manga au Japon.


La critique ZOO

Dans un futur proche, le gouvernement japonais s’empare de la question des mangas et de leur influence sur la jeunesse. Après un fait divers sordide inspiré d’un manga, le pouvoir légifère et créé une commission de contrôle des publications... Tetsuya Tsutsui nous livre un point de vue sobre, documenté et réfléchi sur la censure, la liberté d’expression et le manga.

En 2013, Tetsuya Tsutsui apprend brutalement que « l’agence pour l’enfance et l’avenir » de Nagasaki a classé Manhole comme « oeuvre nocive pour les mineurs ». Il s’intéresse alors au fonctionnement de l’institution : les « juges » y décident du sort de dizaines d’œuvres par demi-heure, souvent sans les avoir lues. C’est donc surtout le dessin qui est jugé, sans être contextualisé. La stupeur passée, l’auteur a trouvé matière à réflexion dans cette affaire...

Dans un Tokyo en pleine « révolution culturelle », un jeune mangaka rédige une histoire de survivants d’une apocalypse zombie qui seraient en possession d’un antidote… Après des débuts euphoriques, un ministre tombe sur le manga, le juge violent et le signale comme nocif en envoyant un courrier à l’éditeur. C’est le rétropédalage immédiat : arrêt de la publication, retour à la case départ…

Poison City ne tombe pas dans l’écueil de la critique facile et manichéenne. Au contraire, il laisse à la censure les moyens de développer son argumentation. Il présente ainsi le cas d’un auteur subversif rentré largement dans le rang. En s’intéressant à ce personnage, on découvre les raisons qui peuvent pousser un esprit libre à se dissimuler jusqu’à disparaître. On constate alors l’appauvrissement de l’imagination lorsque celle-ci se contraint finalement à se censurer elle-même.

Poison City est une critique érudite du problème de la censure, parce qu’elle met en exergue la tension perpétuelle entre le désir (illusoire) que rien ne choque et la nécessité de choquer pour que l’art ait un sens.


La bande annonce sur l'album

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