Alors que le monde d'Unreal est en danger, Takuro tente inlassablement de se faire aimer de sa petite amie virtuelle et s'éloigne de la frontière entre virtuel et réalité. Ce manga gagne en maturité, en humour et en finesse, pour nous offrir un final digne des meilleurs récits de science-fiction.
Takuro et Tsukiko évitent le bombardement d'Unreal, mais la jeune fille est toujours amoureuse de son créateur. Il faudra à Takuro des montagnes de patience et de malhonnêteté pour parvenir à coucher avec ce logiciel récalcitrant. Mais un groupe de rebelles virtuel compte faire exploser le monde réel grâce à la configuration particulière de Tsukiko. Contre toute attente, Takuro pourrait trouver mieux à faire dans le réel que de sauver sa belle virtuelle...
Difficile de résumer l'intrigue de Ressentiment vu sa densité et sa complexité. Hanazawa a non seulement créé un monde de toute pièce et avec force détails, mais il y a intégré un récit palpitant, dont les ramifications se mettent en place inéluctablement. En bon auteur de science-fiction, il anticipe intelligemment les évolutions et le potentiel des réalités virtuelles. Mais il manie également les relations humaines et la psychologie des personnages avec une certaine facilité.
Si le sexe version pervers et glauque est omniprésent (Takuro n'a qu'un but dans la vie : pouvoir enfin « tremper son bambou »), ce tome perd le côté lassant du début et parvient même à déclencher de l'empathie pour son anti-héros pathétique. Probablement grâce à un humour bien plus efficace, que l'on retrouve dans les mises en scènes et la représentation des personnages, tellement expressifs qu'ils en ont les traits déformés dès qu'ils éprouvent une émotion. Le contraste avec le réalisme et le style détaillé de l'auteur en est d'autant plus efficace.
Étonnante et atypique, cette série vous laissera sur un final que vous n'oublierez pas de si tôt.