Prêts à vous lancer dans une saga de 14 tomes explorant les conflits entre Chine et Mongolie aux côtés d’un esprit vengeur ? C’est la proposition faite par la mangaka Yû Itô (Ookami Rise) dans Shut Hell, sa première série publiée chez Panini Manga.
Au sein de l’armée du Khan, les petits clans doivent se montrer sans pitié pour espérer tenir leur rang. Quand un jeune prince veut sauver les traditions du peuple ennemi, il doit trahir et faire alliance avec une femme capable de terrasser des soldats entraînés à main nue. Shut Hell est son nom, mais sa vraie nature reste un mystère.
Bastons, fantastique et leçons d’histoire, Shut Hell répond bien à un cocktail manga très efficace.Le lecteur se divertit tout endécouvrant mine de rien quelques pans de culture. Il faut dire que les Mongols restent d’anciens ennemis de la Chine qui ont été capables de la mettre en péril. C’est donc un sujet inspirant pour des Japonais dont le soft power, l’influence politique, a besoin de jouer des coudes avec son rival historique en Asie. Il est vrai que ce peuple pouvait autant faire preuve de grandes innovations politiques que de violences militaires. Et ces deux dimensions sont les enjeux croisés de cette série.

© SHUT HELL Vol. 1 by Yu ITOH © 2008 SHOGAKUKAN
Première œuvre publiée de Yû Itô, ce premier tome montre évidemment encore un peu de légèreté dans le dessin, la maîtrise n’est pas encore présente, mais c’est aussi un avantage. Lectrices et lecteurs d’Ookami Rise savent jusqu’où va progresser l’artiste. D’autant qu’en l’état, le dessin ne gêne aucunement la lecture et la compréhension des actions virevoltantes. Reste une question : pourquoi une introduction dans notre présent ? Ce tome 1 n’en dit pas plus. Il en reste treize pour percer ce mystère.