La petite vie tranquille de notre mangaka n'est plus comme avant. Ou plutôt, elle est trop tranquille pour l'aider dans son travail actuel : dédier un chapitre entier à Toranosuke, l'un de ses personnages. Problème ? Si le personnage est un voyou, notre mangaka Naruhiko, lui, n'y connaît rien en la matière...
Inspiration, créativité, succès et rencontres avec son public, tels sont les thèmes de cette courte série en trois volumes mettant en avant le métier de mangaka. Ici, il est beaucoup plus question de l'humain, de son rapport au travail et à la créativité qu'au monde éditorial (même si c'est un peu un passage obligé). De l'auteur qui écrivait pour lui et qui doit rencontrer son public, créer une signature agréable à l'œil, ou encore se confronter au fait que d'autres que lui aiment son travail, Slice of Life avance en toute bienveillance, avec une touche d'humour.
Le trait est à l'avenant : délicat, caractérisant bien les personnages, mais laissant aussi la place au croquis, aux esquisses que notre mangaka effectue pour ses recherches. La mise en abîme est d'ailleurs très intéressante : à travers le personnage de Naruhiko, c'est peut-être aussi un peu de l'auteur que l'on retrouve. Entre l'amour pour ses personnages, pour son métier et la sincérité que l'on ressent en tournant chaque page, Slice of Life est une parenthèse délicate et touchante, sans faux-semblant et pleine de vérités.
Alors non, tout n'est pas rose non plus et Satsuki Yoshino l'évoque aussi. Que ce soit à travers la différence entre la vie à la campagne et à la ville, l'angoisse de se retrouver devant un public, de voir son travail juger, de ne pas réussir à combler les attentes de son éditeur et de son lectorat. Le propos est très juste et derrière la bienveillance du ton se trouvent aussi les problèmes et inquiétudes du métier. Dans tous les cas, cette série courte est une véritable réussite, tant sur le plan graphique que scénaristique.
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