Taniguchi comme en VO : Un zoo en hiver

À travers cette autobiographie mêlée de fiction, Taniguchi retrouve ses grands thèmes de prédilection que sont la mémoire et l’observation du temps qui passe.

Hamaguchi s’ennuie dans son travail, il saisit la première occasion qui se présente pour venir s’installer à Tokyo, afin de devenir l’un des assistants du mangaka Shiro Kondô. Cette nouvelle vie plus intense, qui lui donne, malgré tout, la possibilité d’apprendre le métier qu’il veut exercer, va aussi le confronter à un quotidien plus mouvementé, à ses premiers émois sentimentaux et un premier contact avec le monde professionnel.

Petit à petit, au fil du temps, le jeune homme, encore mineur en arrivant en ville, grandit, s’affirme et décide s’essayer à son premier manga, bien qu’il soit pétri de doutes.

Zoo en hiver © Casterman, 2024

Le prologue d’une carrière

Dans cet album assez tardif, paru initialement en 2008 au Japon, Jirô Taniguchi revient sur ses premières années de formation, sur cet esprit des studios à la fin des années 60 où, entassée dans un petit appartement, une équipe d’assistants travaillait avec acharnement autour d’un artiste confirmé, l’aidant à boucler ses planches dans le faible délai qui lui était imparti. Cette expérience intensive est néanmoins très instructive pour ce jeune artiste en devenir qui appréhende à la dure les principales règles professionnelles qui vont lui servir ensuite. Toutefois, Taniguchi s’attarde aussi sur les moments de vie simple, pleins de subtilité où le jeune homme fait des rencontres qui le bouleversent, qui l’amusent, expérimentent l’ivresse, les coups de foudre, comme l’amitié la plus inattendue.

Dans cette phase de maturité se forge déjà cet esprit si singulier qui viendra animer son œuvre future.

Une lecture édifiante, toute en finesse.