Yuki Shiwasu sait comment faire valser ses personnages, quitte à envoyer valdinguer la demi-mesure au passage.
Utage vit tranquillement sa vie d’étudiante entre bahut, baito d’aide-ménagère et boy’s band obsession. Elle rencontre un beau jour son idole, Tamon, au détour d’un contrat de nettoyage comme les autres. Stupeur et tremblements. Cependant, lorsque la star sexy, envoûtante, positive et solaire sur scène se révèle en réalité un petit être cafardeux pétri de complexes, d’angoisses dépressives et de terreurs sociales. Le tandem de choc, fan hardcore et anti-star, va naviguer d’incompréhensions en réactions excessives, d’autoapitoiement paranoïaque délirant en coups de foudre surprises lorsque la personnalité publique de la star finit par réapparaître soudainement.

©TAMON KUN IMA DOTCHI!? © Yuki Shiwasu 2022 / HAKUSENSHA
Mental break… dance
On pourrait initialement craindre un amoncellement de clichés. Sur le monde du spectacle, bien sûr, mais surtout en usant du trope de la vaillante héroïne de shojo infortunée à la Fruits basket ou le Chemin des fleurs, qui fait le ménage envers et contre tout pour s’extraire de sa situation de cosette. On peut compter sur l’autrice du percutant Takane et Hana pour jeter tout ça aux orties sans ménagement.
D’une dynamique bien moins confrontationnelle, ce nouveau duo de choc repose non plus sur une répartie au cordeau, mais sur l’effet comique de leurs propres spirales de névroses qui se contrecarrent sans cesse. Two f/aced Tamon est aussi immodérément amusant qu’il est un plaidoyer sur la nécessité de la confiance en soi, autant une comédie romantique sans remords qu’un aperçu du besoin de s’accrocher à ses rêves au contact d’autrui.