Le monde a sombré dans le chaos. Les machines qui ont pris le contrôle sèment la terreur. L’unique chance de sauver l’Humanité est de détruire le robot le plus puissant, Numéro 13, produit des recherches de la société Fleur Technologie. Mais aucune arme ne semble pouvoir affaiblir cet hybride d’une nouvelle génération. L’affrontement final approche, Yan va devoir combattre Numéro 13 mais cette fois elle fera appel aux pouvoirs d’Higa et à la technologie de Holloc qui peut encore ouvrir des passages spatio-temporels. L’ancien enquêteur va aussi se joindre à eux. S’ils unissent leurs forces, peut-être qu’une victoire est possible. Mais leurs chances restent minces face à cette super-puissance robotique d’un tout nouveau genre…
Yan - T3
Série : YanTome : 3/3Éditeur : Glénat Manga
Dessin : Chang ShengAuteur : Chang Sheng
Adaptateur : Nube Consulting
Collection : Seinen Manga
Genres : Manga, Manhua, Seinen
Public : À partir de 16 ans
Prix : 14.95€
- ZOO5.0
Scénario
5.0Dessin
5.0 - Lecteurs0 critique
Le synopsis du manga
Du superhéros made in Taiwan
Se présentant comme un récit vengeur autour d’une jeune femme qui veut éliminer ceux qui ont tué sa famille, la série se décline vite en un impressionnant récit de superhéros se battant contre des robots. Le point sur un triptyque coup de poing.
Après avoir fait les belles heures des comics américains, les superhéros s’exportent de plus en plus et permettent d’habiles réappropriations qui varient selon les cultures. Ainsi, on a pu voir débarquer dans les rayons Manga/Manhua des propositions aussi variées que Zetman, Ultraman, My Hero Academia, One Punch Man, Gigant, Evol… Si certains titres respectent à la lettre les codes du genre, d’autres jouent justement avec cette porosité qui leur permet d’explorer des thèmes plus adultes, plus complexes, voire même de dépasser une forme de morale plus occidentale, ankylosée dans ses principes.
Invincible, mais fragile
Alors qu’on aurait pu penser que l’intrigue s’axerait autour d’un perpétuel affrontement entre les forces de police et une jeune « super vilaine » aux étranges capacités, la série bascule brutalement dans un récit digne des gros blockbusters américains, à grand renfort de robots géants, de riche Némésis collaborant avec une IA aux aspirations hégémoniques et d’immeubles qui explosent dans tous les sens.
Chang Sheng n’a peut-être pas la profondeur thématique d’un Atsushi Kaneko, ni même d’Hiroya Oku qui témoignent d’une société qui évolue, qui se délite, néanmoins il met en scène un univers corrompu où s’exercent des pouvoirs hiérarchiques sans âme, face auxquels se dresse la jeune Yan Tiehua pour réhabiliter la mémoire de celle qui fut accusée d’avoir assassiné toute sa famille, 30 ans auparavant.
Yan, T.3 © Glénat
Le présent, le futur et l’indéfini
Le scénario entremêle les flashbacks et le présent, sans pour autant donner toutes les réponses, construisant un récit qui privilégie l’immédiateté, tout en glissant des pistes de réflexion sur la véritable nature de l’héroïne, ouvrant les portes pour une hypothétique suite qui pourra permettre d’avoir davantage de réponses. Toutefois, la formule fonctionne parfaitement, alliant action et émotion dans un maelström d’explosions qui renvoie aux meilleures heures de l’Utimate de Millar et Hitch.
Chang Sheng distille très intelligemment ses informations, nous donnant juste ce qu’il faut pour espérer en avoir davantage, sans pour autant rester sur notre faim. Cependant, il ne ferme pas les portes pour autant. Le récit reste ouvert pour une suite, pour d’autres aventures.
En tournant la dernière page, on a envie de redécouvrir les œuvres antérieures de Chang, comme Oldman, des volumes servis par un dessin très vivant et expressif de toute beauté.
Article publié dans le ZOO Manga N°16 Septembre-Octobre 2024