Depuis 200 ans, la gare de Yokohama se réplique à l’infini. Aujourd’hui, elle a recouvert à 99 % l’île de Honshû et ne cesse de s’étendre. Hiroto vit dans un village en dehors de la gare qui ne subsiste que grâce à ce que la gare veut bien rejeter. Un jour, un réfugié échoue chez lui. Il lui offre un ticket pour 5 jours dans la gare. Alors Hiroto part en exploration dans cet étrange monde.
Le second volume de cette série en trois tomes nous entraîne plus avant dans la station. On y découvre de nouveaux personnages, une dynamique de résistance face à cette gare qui prend de plus en plus de place. Mais aussi, on obtient un double point de vue, de l’extérieur, d’un ingénieur luttant contre l’expansion de la gare. Cette double vision permet d’embrasser de façon plus large la situation, mais aussi de donner une autre dynamique au récit : si le premier tome était centré sur l’exploration de ces espaces répliqués à l’infini, le second s’attache plus à l’humain, aux secrets que cache la gare.
Yokohama Station Fable © Delcourt
Et ce second tome ne fait pas exception : parce que l’on apprend des détails sur la réplication des espaces, que l’on découvre que la sortie 42, que veut atteindre Hiroto, est étrangement encerclée par des murs et inaccessibles, ou simplement parce que l’on assiste, depuis l’extérieur, à une attaque de la gare. Tous ces éléments nous ramènent à l’exploration des backrooms et de ces espaces infinis, mais aussi à la place de l’humain dans cette mécanique étrange. Yokohama Station Fable fait partie de ces courtes séries étranges, dont l’esthétique s’intègre à la fois aux récits angoissants et à l’exploration jouissive.