Zéro pour l'éternité - T5

Zéro pour l’éternité nous avait emmenés durant cinq tomes sur les traces d’un kamikaze. Le dénouement de cette histoire est à la hauteur de l’ensemble de la série : grandiose !

Kentarô et sa soeur rencontrent dans ce dernier tome les trois dernières personnes qui ont vu leur grand-père vivant. Un vieux yakuza, un ancien opérateur radio et le grand-père d’adoption se relaieront pour raconter aux deux petits-enfants du pilote ses dernières journées. On comprend enfin ce qui a poussé ce père de famille à partir vers une mort certaine, pour une guerre qu’il savait perdue.

Zéro pour l’éternité s’offre le privilège d’être à la fois une belle histoire, centrée sur le parcours de deux enfants pour comprendre leur tragédie familiale, et un ouvrage historique sur le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. Au delà de l’épreuve de la fratrie à la recherche de réponses, se dessine un travail de mémoire qui concerne tout le Japon. Travail d’autant plus remarquable qu’il est parlant et touchant même pour une personne ayant vécu la guerre dans l’autre camp.

Le trait s’éloigne parfois de l’esthétique manga traditionnel pour un trait plus réaliste, comme pour rappeler cette ère révolue où le Japon brillait avant tout par ses armes. Sumoto réalise un vrai travail de reconstitution dans les dessins d’avions mais aussi dans les mises en scène des techniques de combats aérien. Il rend ainsi chaque combat haletant au possible. Pour peu, le lecteur aurait même le vertige au détour d’une page de vol !

Zéro pour l’éternité est un pari réussi qui offre une fin digne des plus grands récits tout en restant sobre. Une manière très japonaise de clore un manga de guerre.