Violette

Fâcheuses habitudes :

Ment régulièrement à ses parents pour rejoindre Bidouille sur son banc.
Pense à Bidouille en permanence.
Se réfugie sur les toits de la ville pour réfléchir et échapper à la grisaille du quotidien.
Met souvent Bidouille en danger en escaladant les immeubles.
Ne supporte pas les questions.
Fait des rêves étranges et pénétrants.

Une belle jeune fille en fleur

Violette, la fleur qui pousse

Violette est une fleur qui pousse dans la ville, dans le béton. On ne connait d’abord d’elle que son parfum. Sa fragrance entête les garçons. Il existe une fille qui sur son passage fait tourner les têtes. Violette, la fille du marchand de fleurs, la fille au prénom de fleur, perce les dalles des trottoirs et envahit les rues pour enfin éclore auprès de Bidouille. Séduite par un bouquet de frites, Violette choisit Bidouille et dès lors impose sa vision de l’amour. Tout son être s’ouvre, fleurit au contact de son aimé.

Violette, la fleur qui pousse, qui pousse, qui n’arrête plus de pousser...

Bien à l’abri dans la serre, le cocon, la cloche qui isole le banc de leur rencontre du reste du monde, Violette s’épanouie et ouvre ses pétales tant que son cœur. Telle la plante grimpante en quête de soleil, Violette continuera de s’élever et pousser vers les hauteurs. La fleur maîtrise à merveille l’espace et la verticalité. Par la magie de Violette, les deux adolescents transcendent l’amour et l’élèvent au dessus de la ville. C’est l’audace du désir qui fait fi des contraintes et se situe bien au-delà du triste et du commun.

Violette, la fleur qui fane

De chambre en chambre, Violette n’a que faire de la ville basse. Elle réinvente les codes de rendez-vous. Telle une mauvaise herbe, elle pousse là où on ne l’attend pas. Si la porte de la maison est fermée, c’est par la fenêtre qu’elle passera. Si la rue lui est interdite, c’est par les toits qu’elle retrouvera son amoureux. L’emmenant ainsi escalader le Mont Blanc ou le rejoignant dans ses rêves les plus envolés.

Et si la seule limite, la seule contrainte, la seule chape, « le seul ciel bas et lourd [qui] pèse comme un couvercle » était l’idée que Violette se fait du bonheur de Bidouille. Cette idée l’amènera à écrire le mot « fin »… À force de fleurir, Violette en avait oublié ses racines et les adultes qui ne cessent de l’attacher à des tuteurs. Arrivée à maturité, Violette n’a hélas plus d’autre choix que de renoncer et se faner.