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Osamu Tezuka, icone du manga

Maître incontesté du manga, Osamu Tezuka a régné sur la BD pour enfants durant plus de 40 ans avec 150 000 pages. Petit tour d’horizon des histoires que cachent le béret et les lunettes rondes du père d’Astro Boy.

La bio de Tezuka en manga

La bio de Tezuka en manga

Insatiable raconteur d'histoires

Si le petit Osamu Tezuka est décrit comme timide voire pleurnichard, le jeune garçon né en 1928 s’affermit au fur à mesure de l’école primaire. Très sensible, il sort de sa réserve dès qu’il s’agit de raconter des histoires. S’il remplit les marges de ses cahiers, le dessin n’est qu’une de ses nombreuses activités favorites. Il dévore les mangas que son père achète chaque semaine mais adore tout autant le cinéma où ses parents l’emmènent régulièrement mais aussi le théâtre et la musique depuis petit. Au collège, quand il ne joue pas à dessiner des histoires avec ses frères et sœurs, il aoute à ses nombreuses activités de longues chasses aux insectes qu’il collectionne avidement.

Quand il ne se balade pas en forêt pour trouver des papillons ou des scarabées, il passe de longues après-midi au planétarium, dont les projections étoilées le font rêver et constituent la toile de fond pour ses futur récits de science-fiction. Il réalise durant sa scolarité de nombreux imprimés, dont plusieurs volumes d’une encyclopédie dédiée aux insectes qu’il illustre avec méticulosité. Alors que la Seconde Guerre mondiale s’abat sur le Japon, l’éducation se militarise et le frêle ado Tezuka se retrouve puni pour une caricature trop bien sentie. Lors des nombreux tours de terrains supplémentaires, il se découvre une endurance insoupçonnée qu’il mettra à profit lors de ses rendus mensuels qui lui coûteront de nombreuses nuits blanches.

Infatigable et prolixe jeune auteur

A la fin de la guerre, alors le Japon se relève difficilement des bombardements Osamu Tezuka se lance parallèlement dans deux projets ambitieux : des études de médecine et la publication de mangas dans différentes revues. Dès 1947, sa Nouvelle île au trésor se vendra à 400 000 exemplaires. Le jeune auteur ne s’arrêtera pas en si bon chemin vers la gloire et devient la figure de proue des mangas, dont les revues de prépublication se multiplient. Pendant et après ses études de médecine, réussies, il multiplie les séries, adaptant très librement le Monde Perdu de Conan Doyle et plus littéralement Crime et Châtiment dans un style très cartoon. Ce bourreau de travail crée aussi de nombreux personnages qu’on retrouve d’une série à l’autre et vole de succès en succès avec la publication du Roi Léo, l’histoire d’un petit lion blanc allé vivre parmi les humains, Astro Boy, le petit robot qui a une âme et Princesse Saphir dont le récit doit beaucoup aux contes d’Hoffman.

Planche d'indication pour l'animation d'Astro Boy

Planche d'indications pour l'animation d'Astro Boy

Dès les années 50, Osamu Tezuka est une star du manga et les éditeurs se livrent une guerre féroce pour que le Maître leur rende les planches dans les temps. En effet, les magazines de mangas destinés aux enfants paraissent tous en même temps, ce qui entraîne chaque mois une véritable course contre la montre pour Tezuka, chez qui les éditeurs campent, littéralement. Entre deux nuits blanches pour tenir les délais et des dizaines de séries en cours, le jeune auteur prend un malin plaisir à semer ses éditeurs afin de travailler tranquille, engageant de drôles de courses-poursuites à travers le Japon.

Le succès et sa situation de « Dieu du manga » ne font pas oublier à Osamu Tezuka un de ses vieux rêves : réaliser des dessins animés. Lui qui a vu Bambi des dizaines de fois, rêvait de voir son univers prendre vie à l’écran. Il monte un studio d’animation qui adaptera le petit Astro Boy en personnage de série animée en 1963. Le public est au rendez-vous mais pas le profit : Tezuka et son studio ont mal évalué les coûts de production d’un épisode, ce qui les poussera à la banqueroute dix ans plus tard.

Renaître de ses cendres

Alors que le studio d’animation qu’il a fondé dépose le bilan, que ses ventes s’effondrent, Osamu Tezuka semble au bord du gouffre après 30 ans de carrière. Il n’est plus à l’avant-garde et une nouvelle génération, celle du gekiga qui prône des histoires plus adultes, qui s’autocensure moins pour mieux représenter le réel, s’affirme. Tel le phénix au centre d’une de ses séries, Osamu Tezuka qui avait imposé des psychologies nuancées et des intrigues complexes au sortir de la guerre renoue cependant avec le succès grâce la série Vampires, toujours destinée aux enfants mais bien plus sombre. Il continuera dans cette veine en publiant plusieurs récits historiques destinés aux adultes, dont L'historie des 3 Adolf autour de l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale.

Le succès et les prix le récompenseront de sa ténacité d’autant plus impressionnante qu’il a vaincu un cancer tandis qu’il dessinait certaines planches de sa série La Vie de Bouddha sur son lit d’hôpital. Alors qu’on fête cette année les 90 ans de sa naissance, l’influence de ce touche-à-tout est encore palpable dans l’ensemble du manga.

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