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La mort de Staline, bien plus qu’une comédie

Adaptée de la BD en deux tomes, La Mort de Staline est sur grand écran depuis mercredi. Réalisé de main de maître par Armando Iannucci, ce film offre 1 h 48 pour rire jaune d’absurdités rouge sang.

Listes d’opposants  « traitées » avec efficacité, réformes votées à l’unanimité par le Conseil et repas arrosés de vodkas et de blagues de Kroutchev : tout va pour le mieux en Union soviétique pour Staline... Mais la nuit du 2 mars 1953, le Petit Père des Peuples tombe raide mort dans son bureau, dans lequel les gardes, pétrifiés de terreur, n’osent pas jeter un œil. Le lendemain, commence le défilé éploré de ministres à couteaux tirés pour lui succéder.

Maîtrisant à merveille l’humour et l’horreur qu’engendre l’absurdité dictatoriale, Armando Iannucci les concilie dans son film au rythme subtilement maîtrisé. Des dialogues au cordeau de Fabien Nury, il garde la saveur en appuyant le grotesque des situations. Le spectateur rit de la course au pouvoir d’une bande de vieillards rompus aux complots avant de découvrir l’ampleur des vies sacrifiées. Présenté sur l’affiche comme « la comédie anglaise la plus drôle depuis des années », La Mort de Staline fait autant sourire que frémir, marquant la mémoire en jouant avec nos attentes comme savent seulement le faire les films savamment dosés.

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