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Landerneau, le petit Angoulême breton

La ville du Nord-Finistère, berceau de la famille Leclerc, met de plus en plus en scène la bande dessinée. Il y a, bien sûr, le Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour l'art contemporain, où s'expose Enki Bilal jusqu'à début janvier 2021, un passage à la librairie Les Passagers du livre et une visite à la galerie de Rohan, où s'affiche jusqu'au 1er novembre 2020 la modeste mais superbe exposition La bande dessinée d'expression française en France. Visite.

Des planches originales de Sfar, de Bouncer ou Lone Sloane de Druillet, une couverture de Valerian, une autre de Monsieur Jean, le travail originel de Lanfeust, les hachures de Nicolas de Crécy, une vision moderne du western ou encore une explication du roman graphique qui tient enfin la route... Qu’est-ce que tous ces thèmes ont en commun ? Ils font partie de la petite, mais somptueuse exposition dédiée à La bande dessinée d’expression française aujourd’hui. 

Dans l’intimité de la galerie de Rohan, nichée au cœur de Landerneau (Finistère), à deux pas du Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour l’art contemporain, qui, après la titanesque exposition dédiée à Métal Hurlant et à suivre... en 2014, expose Bilal jusqu’à début janvier 2021, cette expo beaucoup plus modeste mais non moins qualitative est l’occasion de prolonger sa découverte du petit Angoulême breton. Rappelons aussi que, Covid oblige, l’année de la bande dessinée, initialement prévue en 2020, se poursuivra toute l’année prochaine. 

Entre des murs blancs, la galerie de Rohan laisse filtrer juste ce qu’il faut de lumière pour apprécier à sa hauteur le travail exceptionnel d’une poignée d’auteurs. Au-delà de la fascination exercée par l’esthétique de ces planches originales et des grands noms qui les ont créées, ce petit parcours en deux salles montre comment s’est construite la bande dessinée d’auteur. À suivre... 


Il y a du western (Martha Jane Canary, Bouncer de Boucq...), un incroyable original de Lone Sloane (Philippe Druillet), De Crécy est aussi de la partie, mais également les ronronnements du délicieux chat du rabbin de Sfar, des originaux en couleur de Luc Leroi et encore d'autres pépites. « Nous n’avons pas pu proposer tout ce qui était prévu à cause du Covid et du confinement » s’excuse presque la personne qui accueille les visiteurs à l’entrée. 

Montée en partenariat avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême, cette exposition est en fait un condensé de celle qui avait été programmée en 2017 à la Foire du livre de Francfort. Et n’en déplaise aux grincheux jamais rassasiés, la petite sélection présentée ici en met quand même plein les yeux au visiteur indulgent en cette période bouleversante de pandémie. 

On se sent proche de Brest : la cité portuaire du bout du monde n’est en effet pas loin. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on tombe nez à nez sur deux planches originales de la BD Un homme est mort de Kris et Étienne Davodeau, une plongée historique et sociale dans les révoltes ouvrières des années 1950 où un travailleur avait été tué par la police. 

Mais ce qui explique le plus cette proximité ressentie, c’est que la bande dessinée d’expression française ne souffre plus aujourd’hui ni d’aucune frontière, ni d’aucune distance. La galerie de Rohan en est la preuve en images. 




Pratique : Jusqu'au 1er novembre 2020, galerie De Rohan, place Saint-Thomas, 29 800 Landerneau. Tél. 02 56 31 28 15 et 02 98 85 76 03. Mail : galerie.rohan@mairie-landerneau.fr, site web : www.galeriederohan.landerneau.bzh. Ouverte tous les jours, de 14 h à 18 h. Entrée libre et gratuite, port du masque obligatoire. Livret jeux remis gratuitement aux familles. Visites guidées pour les groupes sur réservation.

 
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