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Les Croods 2: Un humour frappadingue

Pour un retour aux affaires que l’on n’attendait pas vraiment, cette suite des Croods, intitulée Une nouvelle ère, ne prend pas beaucoup de risques. Heureusement, son tempo survolté et son burlesque débridé lui sauvent la mise.

Dreamworks Animation a connu il y une dizaine d’années sa meilleure période, celle où, entre deux déclinaisons de Shrek et Madagascar surchargées en clins d’oeil lourdingues à la pop-culture, ses équipes parvenaient à tracer leur voie avec Dragons et Les Cinq Légendes. Les Croods appartenait à cette dernière catégorie avec son âge de pierre fantaisiste où, Guy, un orphelin Homo sapiens était recueilli dans une famille de chasseurs-cueilleurs néandertaliens emmenée par Grug, le patriarche bas du front. Jusqu’à trouver l’amour avec Eep, la fille aînée du clan n’ayant pas froid aux yeux. Avant que la tribu ne se lance à la recherche de « Demain », le territoire utopique d’abondance et de plénitude que recherchaient les parents de Guy. 

C'est le retour des Croods

C'est le retour des Croods © Dreamworks

Évolution timide

 Les Croods 2 : une nouvelle ère poursuit donc sur cette lancée. « Demain » devient donc réalité en tant qu’enclave luxuriante et domestiquée par les Betterman, une famille d’Homo sapiens. Naturellement, les frictions entre les mœurs évoluées de ces derniers et l’instinct de meute de ces rustres de Croods semblent au cœur de cette suite. Mais c’est surtout un sentiment de redite peu subtile avec un cahier des charges cochant toutes les cases qui prédomine : importance des liens familiaux, compréhension avant acceptation, car on n’est jamais aussi fort que lorsque l’on dépasse nos différences pour s’unir face à une menace commune. Tout y passe.  

Énergie primate

 Cela dit, Les Croods 2 n’est pas ennuyeux. La platitude de son intrigue est largement compensée par son rythme survolté et son registre comique grimaçant et bestial. Joel Crawford, son réalisateur, joue la carte du choc entre les atours civilisés (pour ne pas dire pompeux) des Betterman et le côté primate des Croods tout en s’en donnant à coeur joie dans le bestiaire improbable à base de requins terrestres et de « poulets-phoques » dans cette préhistoire sous hallucinogènes. Et parce qu’une bonne tranche de rire régressif en communion dans une salle obscure se sera trop longtemps fait attendre, on approchera ces chaînons manquants malodorants quoiqu’attachants avec bienveillance.

Article publié dans le Mag ZOO N°82 Juillet-Août 2021

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