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La rentrée des cracks

Toute grande série a son spin-off dédié à un personnage secondaire inoubliable : le Caporal-Chef Levi, le pilier de la flamme Rengoku… Mais, étonnement, toute grande série a aussi son school-life. Du shonen d’action à la comédie – tranche de vie, quépassa ?

Un spin-off (gaiden) est une histoire qui explore autrement l’univers d’une série : on peut suivre les aventures d’un personnage secondaire, découvrir les événements postérieurs ou antérieurs à l’intrigue originale… Parfois, il peut s’agir du même univers de fiction, mais abordé dans un registre complètement différent. Au Japon, le spin-off parodique le plus courant est celui qui propulse les personnages d’une série sur les bancs de l’école.

La rentrée des cracks

Kimetsu No Yaiba - Demon Slayer
©Panini Manga, 2023

Mon prof, ce démon

Presque toutes les séries à succès ont un spin-off school life (gakuen). C’est le cas de L'Attaque des Titans– Junior High School (2016), de Detective Conan : Police Academy Arc – Wild Police Story (2019) mais aussi de One Piece Gakuen (pas encore paru en France). Tout récemment, les célèbres pourfendeurs de démons se sont ajoutés à cette liste non exhaustive.

Demon Slayer School Days nous parachute dans une école où les élèves comme les professeurs ont des visages familiers. Ce manga spin-off est adapté de l’anime du même nom diffusé en parallèle de la série principale Demon Slayer. Il est signé Natsuki Hokami, auteur tout désigné pour le projet puisqu’il a travaillé sur la série Hell Warden Higuma, racontant les aventures d’un lycéen gardien de l’enfer. Le spin-off a été officiellement approuvé par Koyoharu Gotouge qui a fourni, pour le premier tome, une illustration de Tanjirô et Nezuko dans leurs uniformes scolaires.

La rentrée des cracks

KIMETSU GAKUEN!
© 2021 by Koyoharu Gotouge, Natsuki Hokami/SHUEISHA Inc.


La rentrée des cracks

Demon Slayer T.1
© Panini Manga, 2023

Mais pourquoi Tanjirô troque-t-il son sabre du soleil pour un cartable ? 

Pour des raisons commerciales. Le mot « spin-off » vient même du monde de l’entreprise. Après tout, il est plus facile de vendre un produit dont la marque a déjà connu le succès qu’unenouvelle création. Les mangas dérivés sont par ailleurs souvent réalisés par un autre auteur, à moindre coût, permettant au créateur de la série d’avancer sur d’autres projets.

Pour attirer un public plus large. La série Demon Slayer est conseillée à partir de 12 ans alors que Demon Slayer School Days peut être lu dès 8 ans. Le ton léger et humoristique des spin-offs school-life intronise un nouveau lectorat, le préparant à la lecture de la série mère.

Pour faire plaisir aux fans. Il est toujours difficile de quitter des personnages auxquels on s’est attachés, à qui on a dédié des heures et des heures de lecture. Les spin-offs sont le moyen parfait de les retrouver dans des situations moins dramatiques. Quelle joie de voir la famille de Tanjirô au complet, bien loin des massacres démoniaques de la série principale !

Pour toutes ces raisons, les gakuen gaiden sont devenus des passages obligés. Koyoharu Gotouge a d’ailleurs dessiné, tout au long de la publication de sa série, une réalité alternative sur les pages de transition entre chapitres. Il transposait ses héros dans le Japon moderne à la manière d’un manga tranche de vie. On connaît la suite : une mini-série animée et désormais un manga spin-off. Nez creux l’alligator !

Article publié dans ZOO Manga N°7 Mars-Avril 2023

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