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L'Impitoyable règne animal

Sous couvert de nous inviter à créer une réserve animalière où chacun vit en harmonie, Nimalia nécessite en fait de belles prouesses en fourberie !

À la base, le projet est vertueux : chaque joueur a pour mission d’organiser une réserve d’animaux répondant le mieux aux conditions de bien-être des différentes espèces, définies par des objectifs. Ainsi, selon le niveau de difficulté, il va s’agir par exemple de disposer des gorilles à côté d’un plan d’eau, de réunir les ours polaires, ou de relier les rivières des loutres à un lac. Que des questions de bien-être, on vous dit.

Nimalia

Nimalia© La Boîte à Jeu, 2023

Le casse-tête de la pose…

Le principe de Nimalia est simple et facile à assimiler : une partie se joue en 5 manches au cours desquelles les joueurs vont poser 3 cartes animales devant eux. À la fin de chacune des manches on vérifie les objectifs associés et on marque les points correspondants. Les cartes sont découpées en 4 cases présentant chacune un animal et le terrain associé (les crocodiles et les flamants roses sont dans des lacs, les lions et les girafes dans la savane…). Certaines vont présenter plusieurs cases de la même famille, d’autres pas du tout, le tout représentant un ensemble de combinaisons dont on se dit qu’on va exploser les scores. Oui, mais non.

Là où l’histoire se corse, c’est que, hormis la toute première carte de la partie qu’il suffit de poser devant soit, les suivantes doivent systématiquement recouvrir au moins une case déjà posée. Ce simple détail implique la nécessité d’anticiper, dans l’orientation de la pose les éléments, ce qu’on est prêt à sacrifier pour la suite de la partie. Autre joyeuseté : les 4 objectifs tirés en début de partie ne scorent pas à chaque manche mais sont répartis de façon à apparaître 3 fois chacune. Si bien qu’une disposition très rentable lors d’une manche peut s’avérer désavantageuse à la suivante et nécessiter l’anticipation de plans alternatifs.

Nimalia

Nimalia
© La Boîte à Jeu, 2023

… les casse-bonbons du draft

Ces péripéties pour les neurones ne sont rien à côté d’un des éléments les plus importants de la
mécanique : le draft. Nimalia n’est pas un jeu où chacun joue dans son coin et des 3 cartes qu’on reçoit en début de partie, on n’en garde qu’une après avoir passé le reste à son voisin. Il s’agit donc de conserver la carte la plus avantageuse pour soit tout en évitant de donner aux adversaires des avantages certains pour les objectifs compétitifs rapportant des points à celui qui a la plus grande rivière, ou le plus de crocodiles.
Et puis il y a la joie de refourguer des animaux qui, dans certaines occasions, font prendre des points négatifs à ceux qui les possèdent.

L’harmonie dans la réserve… mais pas autour de la table.

Article publié dans ZOO Manga N°8 Mai-Juin 2023

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