D’un Japon de fantasy à une Amérique centrale de polar, Hub fait voyager ses lecteurs depuis le premier tome d’Okko. « Du katana à l’obsidienne » dans l’exposition qui lui est consacrée à Blois, l’auteur nous en dit plus sur le sens de cette co-création.
© Hub
Hub ne laisse rien au hasard. Bourreau de travail toujours en action, il s’est pleinement prêté à l’exercice. « Ce sera une exposition sur ma carrière avec une cinquantaine de pièces tirées d’Okko, Le Serpent et la Lance, mais aussi d’Aslak. » Avec cette dernière, Hub voit une bonne occasion de mettre en avant son partenaire de longue date, Emmanuel Michalak qui produit le story-board de ses scénarios. Mais pas seulement.
« Aslak témoigne de mon travail en tant que scénariste. Mais de manière générale, cela symbolise surtout le fait que je suis avant tout un raconteur d’histoires. Le dessin doit être au service du récit et non l’inverse. » Surprise pour les fans qui accumulent les illustrations en poster ou en ex-libris : l’artiste ne se conçoit pas comme un illustrateur. « Mes couvertures, par exemple, sont très statiques. Elles tiennent plus de pochettes de disques rock, avec un côté plus racoleur que mes planches. »
Et Hub d’insister : « J’espère vraiment que pour Okko comme pour Le Serpent et la Lance, ce dont on se souviendra, ce sera des histoires. Je pense que les gens viennent à moi pour le dessin, mais qu’ils me suivent pour les histoires. J’essaie de jouer avec des personnages ambigus, des récits intimistes. Je n’ai pas la culture des superhéros qui sauvent le monde... »
Une exposition raconte une histoire
Ce sont donc principalement des planches originales qui seront exposées, et toutes ont été sélectionnées pour leur puissance narrative. « Elles seront associées à des phrases qui synthétisent ma façon d’écrire. Nous avons beaucoup échangé avec Bruno, le concepteur de l’exposition. Il va pouvoir apporter sa propre touche créative pour la mise en scène. Je lui ai donné un peu plus de pièces, pour qu’il puisse faire ses propres choix. Mais in fine, il sera toujours question de narration. »
Les visiteurs trouveront en effet exposées des planches variées mettant en scène toute la palette d’intentions déployées par l’artiste lorsqu’il compose son récit : introspection, action, exercices d’encrage, décors poussés ou les scènes marquantes de son œuvre.
Une exposition cache toujours son histoire
Le Serpent et la lance© Hub
Une exposition qui aurait pu ne pas se faire, révèle Hub : « J’ai donné mon accord dès que j’ai été contacté, mais conditionné au fait que le tome 3 du Serpent et la Lance sorte bien à ce moment-là. J’avais vraiment envie que cette exposition puisse soutenir la sortie du nouveau tome. Et je n’étais pas certain de pouvoir être prêt dans les temps. Mais évidemment, si vous lisez ces lignes, c’est que j’y suis parvenu. »
Et cet accord n’aura d’ailleurs pas été si évident que cela au départ, Hub confessant avoir été partagé : « C’est évidemment un honneur de recevoir une telle proposition, qui ne se refuse pas. Mais je ressentais aussi un doute sur ma légitimité à me prêter à l’exercice. Doute que j’ai vite laissé de côté pour collaborer avec bd BOUM. »
Une humilité qui en dit beaucoup sur l’homme, alors que l’artiste recevra encore les attentions de très nombreux fans pendant le festival de Blois, comme à chaque fois qu’il se déplace. Une exposition qui ne désemplira pas pendant trois jours.
À raison.
ZOO95
BdBOUM2023
Exposition
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