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La Pastorale du chat

Production francojaponaise, Anzu, Chat-fantôme subjugue par son alliage d’animation rotoscopée et d’aquarelles oniriques au service d’une fable spirituelle sur les liens familiaux et le deuil et ce en dépit d’un rythme parfois étrange.

Karin, 11 ans, n’est pas née sous une bonne étoile : tout juste orpheline de mère, elle débarque à la campagne avec Tetsutya, son père. Ce dernier, avec son bras plâtré, a tout l’air d’un magouilleur en manque de veine. Sauf que Tetsuya profite de ce séjour pour l’abandonner chez son grand-père, un moine bouddhiste. Celui-ci demande alors à Anzu, un chat de taille humaine et anthropomorphe de veiller sur elle. Entre elle, pré-ado maussade comme jamais, et lui, matou géant serviable quoique facétieux, la rencontre pourrait bien faire quelques étincelles.

Extrait de l'animé Anzu, chat fantôme

Extrait de l'animé Anzu, chat fantôme

Mon fumiste Totoro

Cette libre adaptation du manga éponyme de Takashi Imashiro lorgne indéniable- ment du côté de Mon voisin Totoro et du Voyage de Chihiro ; même goût pour les univers parallèles et un bestiaire étrange teinté de folklorisme local, mêmes thématiques sur la mort et les liens familiaux contrariés. La tonalité, quant à elle, diffère sensiblement de la tendresse Miyazakienne. Anzu est loin d’être une peluche géante mignonne, bien au contraire. Bourru à la langue bien pendu, indolent bien que capable d’explosions de colère incontrôlables, Anzu n’est pas du genre à courir après la reconnaissance d’autrui. Ainsi l’indispensable apprivoisement prend son temps avant la bascule vers le deuxième acte plus épique. Trop, argueront certains. Mais ce serait sans compter les choix de direction artistique, sublimes. Mariage étonnant entre les savoir-faire nippon et français, Anzu, Chat-fantôme a été intégralement filmé sur place avec les comédiens avant d’être converti en animation image par image via la rotoscopie. Ce qui pourrait apparaître comme une fanfreluche apporte pourtant une sacrée diff érence à l’écran, car, à travers ce procédé, c’est toute la panoplie des silences et du langage corporel qui permet comme rarement de mettre en scène les nuances d’une naissance amicale. Associé aux somptueux décors retravaillés façon aquarelle, il participe à un réenchantement du réel qui, lui, n’a rien de fantomatique.

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