Comme l’annonce la présentation de l’expo : « Le terme fanzine est la contraction de l’appellation en langue anglaise Fanatic Magazine, désignant des revues périodiques écrites et imprimées à peu d’exemplaires par des amateurs sur leur domaine de prédilection. »
S’il est important aujourd’hui de revenir sur ces innombrables fascicules qui ont émergé depuis près d’un siècle, c’est parce qu’ils ont mine de rien balisé un champ d’expression ouvert à tous, amateurs comme professionnels. Ce qui a principalement mené à l’émergence des premières traces d’une culture dite « alternative », permettant aux fans de s’exprimer sur leur passion, voire même de se lancer dans la création.
Au fil du temps, la formule s’est diversifiée, devenant support pour des nouvelles, pour des articles analytiques ou plus critiques, regroupant des planches de BD, optant pour l’expérimental, jouant sur les formats, avec des déclinaisons originales comme ces fanzines épistolaires constitués des réponses de ses membres au numéro précédent… Certains d’entre eux vont petit à petit soigner leur fabrication, se rapprochant des magazines, on voit alors apparaître le terme de « Prozine », d’autres vont carrément se professionnaliser, comme Les Cahiers de la BD, Animeland, etc.
Plus que jamais symbole d’une vraie indépendance, les fanzines rassemblent des passionnés bénévoles qui, dans quelques cas, feront leurs premières armes avant de passer le cap du professionnalisme.
Les fanzines, plus de 1 800 noms publiés en 60 ans © Do It Yourself (diy!) Panorama des fanzines francophones de BD (1964-2024)
1964-2024
L’exposition prend le parti de débuter en 1964, une période où l’on voit arriver les premiers fanzines de bande dessinée francophones (bien que Giff Wiff débute en 1962). Depuis, les titres se sont multipliés, comme en témoigne la centaine de fanzines originaux présentée dans plusieurs vitrines, commentée et agrémentée d’une liste de près de 1 800 noms publiés en 60 ans. Cette richesse foisonnante, fascinante par son ampleur, par sa diversité, n’a pas disparu avec l’avènement d’Internet, loin de là. Elle s’est adaptée, maintenue par des passionnés attachés à l’objet, au geste de l’impression maison, à ce plaisir de partager, hors des circuits éditoriaux.
Véritable creuset de création, le fanzine reste plus que jamais un espace d’expression, vivant et vibrant.
Une exposition essentielle.
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