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Ici(s) et ailleurs

Touriste sac à dos, mais touriste quand même !

Dans votre introduction, vous justifiez votre démarche « de touriste ». Quelle est votre vision du voyage ?

Ce que je dis dans ce petit texte c’est que mes voyages sont courts. Le plus long que j’ai pu faire, en Inde, n’a duré que deux mois, même si cela reste relativement long pour du tourisme. Quant aux plus courts, c’est une dizaine de jours seulement !

Si j’aime bien les carnets de voyages pour les dessins, les textes me laissent souvent sur ma faim : soit c’est un guide du routard amélioré, soit les textes souffrent d’un lyrisme qui, au mieux, m’indiffère, au pire me fait rire. Je n’ai pas du tout cette prétention de la grande expérience humaine du voyage. Je reste conscient que je repars du pays sans avoir appris grand chose sur ses habitants et leurs vies, donc j’assume ce regard de touriste !

Vous décrivez pourtant beaucoup de rencontres amusantes sur place...

Je n’ai pas la prétention d’être un grand dessinateur, mais le dessin oblige tout de même à passer du temps sur son sujet, à s'y arrêter. Et le dessin est souvent très bien accepté par les habitants, beaucoup mieux que la photo dans certains pays ! J’ai pu me retrouver avec 20 personnes derrière moi, me regardant dessiner : c’est une grosse pression au début ! [rires]

Par exemple mon frère, qui m’accompagnait en Inde, dessinait une vache qu’il était en train de rater mais grâce au regard bienveillant des gens autour, il continuait son dessin, essayait de le rattraper, etc. Personnellement, ça m’a beaucoup aidé pour les dédicaces ! [rires]

Si je ne recherche pas l’immersion « véritable » à tout prix, le dessin permet de lier un contact avec les gens, ce qui est toujours agréable et intéressant.

Vous avez aussi monté une exposition rétrospective à l’occasion du festival d’Angoulême, comment s’est passée la sélection de vos œuvres ?

À partir du moment où la galerie Art Image m’a proposé l’idée, j’ai voulu faire une synthèse de ce que j’ai pu faire jusqu’ici. Mon but n’était pas de montrer à tout prix des travaux très différents les uns des autres, mais étant donné que je change nettement d’univers d’un album à l’autre, je voulais montrer plusieurs facettes de mon travail.

J’ai sorti mes derniers bouquins chez de petits éditeurs qui m’ont permis de faire de beaux livres, dont certains n’ont pas du tout marché, et cela me faisait aussi plaisir de pouvoir les montrer ! J’ai aussi exposé tous ces objets absurdes, un peu débiles issus d’un de mes « vieux » albums malheureusement épuisé, Inventions solubles dans le troisième millénaire par le professeur Michel !

Quels projets pour l’avenir ?

Dans Aaarg !, je vais continuer Une île à la mer qui sortira peut être en album par la suite. J’ai fait une soixantaine de pages, dont une quarantaine publiées d’abord dans Mauvais Esprit.

Pour la suite, j’ai plusieurs scénarios écrits, dont un que j’aimerais travailler avec un autre dessinateur, mais rien n’est confirmé pour le moment !

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