Cette semaine, la Toile montante vous emmène dans le cocon nostalgique de Nicolas Demettre. Portrait de cet auteur lillois qui, sur son blog On my way home, partage planches et illustrations pétries de pop culture !
La BD comme forteresse
Pour Nicolas Demettre, le dessin était avant tout un rempart contre la solitude : « Petit, j’étais quelqu’un de très solitaire. À croire que le dessin était l’apanage de ceux qui n’avaient pas d’amis...» Peu à peu, la bande dessinée devient une confidente, qu’il retrouve dans les pages des premiers Picsou, les volumes d’Akira ou dans les comics. Nostalgique, Nicolas se souvient encore des après-midis passées à décalquer leurs planches au crayon papier.

À force de dessiner sans relâche on voit que Nicolas Demettre a affirmé sa patte graphique.
À l’époque soigneusement rangés dans un classeur, ces gribouillis ont mis du longtemps à se délivrer pour se parer d’encrages et de couleurs... Il faut dire qu’au lycée, Nicolas hésitait encore à faire du neuvième art sa profession. Par peur de mélanger passion et travail, il prend un virage à 360° et se lance dans des études de chimie. « Ce n’est pas forcément un choix que je referais. » admet-il « mais je suis content d’avoir emprunté un autre parcours et élargi mes horizons. » Et puis, pour ce dessinateur autodidacte, un retour aux sources est toujours possible sur son blog...
Un havre artistique

Pour cette Toile montante, Nicolas
Demettre nous a dessiné un héros
aux aventures peu banales : Marty
McFly de Retour vers le futur.
Nicolas n’a pas nommé son blog On my way home sur un coup de tête. « C’est un peu un second chez moi, dans lequel je peux parler de moi et des choses que j’aime » explique-t-il « Ça me permet de garder une trace du passé, mais aussi de mes goûts et de mon style, qui ont évolué au fil du temps. Un peu comme lorsqu’on rejoue une chanson qu’on n’a pas écouté depuis deux, voire dix ans ! »
Entre les fanarts de Marvel et de Street Fighter qui tapissent les murs de son blog, on trouve aussi des morceaux de vie, racontées avec la dérision et la loufoquerie d’un tome de Scott Pilgrim : « Je trouve ça amusant de mêler ma vie avec des éléments surnaturels afin de la rendre plus spectaculaire. » Invoquant les démons pour vaincre le stress des examens ; bravant la sauvagerie d’un bus peuplé par des hommes de Cro-Magnon : Nicolas devient le héros d’un quotidien drôlement ordinaire : « Je m’identifie beaucoup à Donald Duck. Lui aussi vit des choses banales pourtant ses galères rendent sa vie palpitante ! » affirme-t-il avant de conclure « Au final, on peut tous devenir le protagoniste d’une grande histoire ! »
Portrait de famille 2.0
Le basculement vers Internet se fait au lycée, lorsque Nicolas découvre Boulet, Anne Lise-Nalin et tout un florilège d’auteurs au coup de crayon enchanteur : « J’ai toujours aimé le côté « fait maison » et en même temps très pro de leur travail. On avait vraiment l’impression d’être proches de ces auteurs. En plus avec les réseaux sociaux, on voyait certains s’unir dans des sortes de petits clubs. Ça faisait l’effet d’une grande famille ! »

Dans Like a little dark G.O.D., Nicolas Demettre fait appel aux démons pour vaincre le stress des examens...
À force d’arpenter les recoins de la toile, le blogueur a fini par sympathiser avec des sœurs et frères d’armes talentueux, tels que Tarmasz, Thibaut Rassat ou bien mëgaboy. Parfois des réunions familiales se forment, tantôt lors de festivals, tantôt lors de projets papier, dont un avec son ami Alexandre Arlène. L’artiste songe également à créer son propre ouvrage, dans lequel il clamerait son amour indéfectible pour les séries, BD, films et dessins animés qui ont bercé sa jeunesse. Malgré la dure réalité de l’édition, malgré son boulot alimentaire, rien n’empêche Nicolas de renouer avec le petit garçon qu’il a été...

Avant de rendre visite à Nicolas Demettre dans son atelier idéal, faites un tour sur son blog !
Votre Avis