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La science infuse de Belzaran

Cette semaine la Toile montante, vous fait découvrir le savant fou qui sommeille en Belzaran. Portrait du blogueur de Tout à l’égo, sur lequel dessiner est une expérience scientifiquement exaltante !

Une enfance peuplée de bestioles

Entre les collections de bandes dessinées entretenues par son père et son frère, il y avait toujours de quoi lire chez Belzaran. Tout petit, le garçon s’évade dans les aventures de Tintin, des Schtroumpfs ou bien de Spirou, avant de finalement découvrir les auteurs de l’Association. Il s’éprend rapidement Christophe Blain, Manu Larcenet et surtout Lewis Trondheim. « C’est lui m’a donné envie de dessiner » raconte-t-il avant d’ajouter « Quand je bloque sur une de mes planches, il m’arrive de plonger dans un Lapinot afin de trouver une réponse...»

Belzaran posera jamais son crayon tant qu'il n'aura pas atteint le niveau de Juanjo Guardino, dessinateur de Blacksad.

Belzaran posera jamais son crayon tant qu'il n'aura pas atteint le niveau de Juanjo Guardino, dessinateur de Blacksad.

Sans doute est-ce aussi dans les Donjonque Belzaran a déniché les personnages animaliers habitant les pages de son blog Tout à l’égo. Du moins, quand il ne passe pas son temps à rêvasser devant la stature bestiale de Canardo ou Blacksad : « N’oublions pas non plus les Disney, qui ont sans aucun doute lancé la tradition des personnages animaliers en bande dessinée. Je travaille quotidiennement le réalisme de mes créatures, tout en insufflant dans leurs yeux un éclat d’humanité. » Un labeur acharné qui a donné naissance à un bestiaire impressionnant, surtout pour quelqu’un qui ne s’était pas spécialisé dans le dessin initialement...

La BD, une science exacte

Professeur en sciences physiques, Belzaran a à peine quitté ses élèves qu’il doit retrouver le soir l’ambiance studieuse des Beaux Arts. Gérer cette double identité lui coûte certes de l’énergie et certains conflits avec des collègues intolérants, mais l’artiste est loin de s’en plaindre. Au contraire, jouer sur les deux tableaux n’a jamais mieux nourri sa patte artistique : « En tant que scientifique, j’intellectualise énormément ma pratique. À chaque fois que je me lance dans un projet, je m’intéresse toujours sur mes motivations et quel résultat il va donner. »

Quitte à se déguiser d'oreilles de lapins, Belzaran enfilerait bien le costume de l'archéologue le plus connu du cinéma : Indiana Jones !

Quitte à jouer la carte scientifique à fond, Belzaran enfilerait bien le costume de l'archéologue le plus connu du cinéma : Indiana Jones !

À entendre Belzaran, on a l’impression que la bande dessinée est tout un protocole et qu’il bachote dans les livres théoriques de Benoît Peeters. Il ne manque plus que la fureur créative s’empare de lui, pour que son blog se transforme en éprouvette, dans laquelle il distille son savoir artistique. Aussi critique BD, le blogueur pourrait passer des heures à disséquer le neuvième art sous toutes ses coutures : « Très peu d’auteurs font des sortes de making-of de leurs planches. J’essaie d’en partager régulièrement sur mon Tumblr, ça vient sûrement de mon tempérament d’enseignant ! »


Un électron libre

La rigueur scientifique et la fibre littéraire de Belzaran ont toujours fait bon ménage. Depuis l’enfance, l’auteur puise dans sa vie et celles des autres pour inventer des merveilleuses histoires. Tour à tour humoristiques, aventureuses, teintées de convictions sociales, parfois même les trois en même temps, ses BD sont toujours synonymes d’expériences graphiques et narratives. « J’essaie toujours de changer mon dessin en fonction de ce que je raconte. D’ailleurs les auteurs que j’admire le plus sont ceux qui ont su se diversifier au cours de leur carrière. » affirme-t-il.

Dans Jotunheimen, Belzaran fait appel à son expérience pour aborder divers thèmes sociaux tels que l'infonction à la virilité, ou bien le depassement de soi...

Dans Jotunheimen, Belzaran fait appel à son expérience pour aborder divers thèmes sociaux tels que l'injonction à la virilité ou le dépassement de soi...

Après avoir passé deux ans à ressasser ses souvenirs de Norvège dans Jotunheimen, le dessinateur s’attaque à son passé de classe prépa en narrant le quotidien de deux étudiantes. Au début autodidacte, le blogueur a vu son imagination et son talent grandir pour briller telle une supernova, aidé par de belles rencontres sur Internet dont Stoon et Dubatov. Blogueur depuis huit ans, Belzaran avoue se détacher de plus en plus de la frénésie de la toile, tout en la conservant comme un pont entre lui et ses lecteurs. Aujourd’hui ses livres autoédités comblent sa créativité foisonnante...


Avant de rendre visite à Belzaran dans son havre artistique, faites une escale sur son blog !

Avant de rendre visite à Belzaran dans son havre artistique, faites une escale sur son blog !

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