Cette semaine, la Toile montante vous propose une escale comique dans la dimension de Saturnome. Portrait du blogueur québécois, qui manie sur planches l’art de l’humour et les anecdotes insolites...
Un plongeon récent dans le neuvième art
Avant de devenir sa passion, la BD était pour Saturnome un passe-temps pour tromper l’ennui à la bibliothèque. Aujourd’hui, le Québécois garde sa collection de Bazooka Joe chiffonnés dans un tiroir, pas loin du seul album qu’il ait jamais possédé : « Tintin au pays des Soviets qui, parait-il, n'est pas la meilleure porte d'entrée à l'univers de Hergé. La version Game Boy de Tintin n'était pas sensationnelle non plus. »

En 7 ans, Saturnome a eu le temps de peaufiner son image de palmipède.
Le détail a son importance car le jeune homme est avant tout un grand fan de jeux vidéo. Durant l’adolescence, ses après-midis se résumaient à coder ses propres créations. Son imagination avait déjà un don pour inventer des histoires, qu’il exploita d’abord durant ses études de cinéma et d’animation, avant de renouer avec le neuvième art.
Et pour trouver ses inspirations, Saturnome a appliqué la même méthode pour tous ses choix de vie : tout expérimenter sans trop savoir où cela le mènera. « Je pioche un peu à gauche et à droite sans vraiment faire une obsession d'un artiste en particulier. Il y a une différence entre ce que je consomme et ce que je fais. »
À la recherche de pépites anecdotiques
Même si son imagination joue les électrons libres, cela n’empêche pas Saturnome de s’accrocher à certains repères, dont sa BD favorite, Élégie en rouge de Seiichi Hayashi. Il se plonge aussi dans le travail des blogueurs Cathon, Mortis Ghost ou Exaheva, en compagnie desquels la motivation de dessiner ne pouvait qu’être plus grande. Mais Saturnome a aussi rapidement appris à explorer les recoins les plus sombres du web, afin de dénicher des coupures de journaux racontant l’invention du flamant rose en plastique, le développement des passages piéton ou l’existence d’un étrange vinyle enregistré par une femme sur son lit de mort.

Dans un de ses billets, Saturnome raconte l'histoire d'Esther Lee, qui a enregistré son unique disque depuis son lit de mort.
Une quantité absurde d’histoires étranges dignes d’un album d’Axolot qui n’ont certes pas fait couler beaucoup d’encre, mais ont donné du grain à moudre au blogueur : « C'est stimulant de prendre un sujet d'apparence complètement anodin et d'y trouver une certaine profondeur ou de tenter de lui faire dire quelque chose.» Et quoi de mieux qu’un canard bavard pour raconter ces drôles d’histoires ? Sur son blog, Saturnome invoque un bestiaire entier, afin d’exprimer à sa façon son excentricité : « Mais au final l'animal qui me représente le plus est l'Homme. Menteur, manipulateur, destructeur, animé d'une folie égocentrique qui le force à faire le mal. [...] Parfois ils font de l'art donc ça va. »
Une plume espiègle
Lorsqu’il aborde les références comiques qui parsèment son art, Saturnome avoue ne pas avoir de source exacte. Tout ce dont il est sûr c’est que son humour inonde les pages son blog, touchant de ses billets jusqu’à sa mise en page. À force de bidouiller avec toutes les richesses du numérique, le blogueur a trouvé mille et un subterfuges pour donner quartier libre à son canard débordant de facétie et de tendresse.
Car le jeune homme a beaucoup d’amour à revendre, en particulier aux internautes. D’ailleurs il conclue « Voilà un conseil pour toi jeune auteur débutant : publie une BD en ligne, sois super productif, et puis n'arrête jamais. Je n'aurais pas été loin en empruntant n'importe quel autre chemin, je crois. » Et c’est sur ces belles paroles que Saturnome nous laisse pour accomplir les trois mille projets qui fusent dans son esprit truculent...

Avant de jouer une partie dans l'atelier pixélisé de Saturnome, allez sur son blog !
Votre Avis