La Belgique s’est finalement scindée en deux États. Afin que l’étoile de la République démocratique de Wallonie brille au firmament des nations, son nouveau président décide d’acheter au gouvernement chinois la dépouille de Mao Tsé-Toung. Mais tout cela ne tient pas compte de la révolte qui couve et de la jeunesse toujours surprenante : une fiction politique plus noire qu'il n'y paraît.
Depuis le temps qu'on l'annonçait, cela a fini par arriver : la Belgique a disparu sous les coups des fanatiques de tous bords. Ce récit nous embraque dans une Wallonie en crise économique, sous la dictature plus ou moins discrète mais toujours ferme du nouveau président capitaine.
Tous les ingrédients sont là : complots, culte de la personnalité, mensonge d’État et groupuscules inféodés au pouvoir. Le sujet est grave, cependant il est traité avec une certaine légèreté où le ridicule des personnages le dispute à la noirceur des méthodes. Le côté parfois un peu trop naïf du scénario finit par faire perdre de la force à la démonstration de l'imbécilité de l'idée même de séparation de la Belgique.
Le dessin se veut d'un style volontairement passéiste. Les couleurs, les traits nous ramènent volontairement en arrière, comme pour nous prouver qu'il n' y a pas de salut, de modernité, pour une Belgique séparée. Les moments peu glorieux de notre passé européen nous sautent aux yeux et cela sonne comme une alarme.
Une divagation agréable qui aurait mérité un peu plus de réalisme dans son scénario.