Ca arrive à presque tous les conducteurs de métro, un suicide. Mais Perkis, lui, découvre que la femme qui se tue sous sa rame cherchait à éviter l’apocalypse et la venue de l’Antéchrist. Un one-shot délicieux, notamment pour sa chute...
Perkis est traumatisé par le suicide d’une femme enceinte sous sa rame. En tentant de percer le mystère de ce suicide, il découvre progressivement que la fin du monde approche, comme souvent dans les polars ésotériques de ces dernières années. Face à ce qu’il découvre et à son impuissance, Perkis rend les armes et participe au chaos qui déferle sur le monde.
Le Fils de la perdition nous raconte l’apocalypse mais à travers les yeux d’un homme qui ne peut rien y changer. Ce point de vue est un pari osé et réussi que nous proposent Christophe Bec et Andrea Mutti. Ils nous content une histoire qui se passe de héros alors que ce type de scénario est habituellement centré sur celui qui sauvera le monde in extremis.
Le dessin est en parfaite adéquation avec le scénario. Chaque page est passée derrière un filtre bleu, sépia ou atténuant les couleurs. Ce procédé donne l’impression d’être derrière un écran et renforce la sensation d’impuissance face aux événements. Malgré un dessin qui pourrait être plus achevé, une ambiance vraiment particulière est créée.
Les traits, mal définis, évacuent les détails qui importent peu, mais appuient l’impression de malaise qui suit Perkis. Alors que son enquête et sa dépression progressent, les médicaments qu’il ingurgite ne l’aident pas à y voir plus clair… plongeant le lecteur dans le même flou.
Cette bande dessinée est un défi réussi qui combine une fin malheureuse et un dessin dépressif : sans que l’on ne s’y attende, ça fait du bien !