Nicolas Barral: Viva a liberdade!
Sans tambour ni trompette, Nicolas Barral nous emmène au Portugal à la découverte des derniers jours de la dictature de Salazar. En complément à l'article paru dans
19 janvier 2021
-Interview
Nicolas Barral, Tonino Benacquista
Éditeur : Dargaud
Scénario : Tonino BenacquistaDessin : Nicolas Barral
Genres : Humour, Polar / Thriller
Public : À partir de 12 ans
Prix : 17.95€
Scénario
4.0Dessin
4.0Le dernier one shot de Tonino Benacquista et Nicolas Barral, Les Cobayes, se déroule dans l'univers des laboratoires pharmaceutiques.
Les Cobayes, ce sont deux hommes et une femme qui, pour le moment, attendent dans une antichambre aseptisée. Ils se sont portés volontaires pour tester un antidépresseur révolutionnaire mis au point par un laboratoire pharmaceutique, mais le médicament aura des répercussions pour le moins inattendues sur leurs vies...
Les Cobayes est un roman graphique ; une BD qui est à la fois un polar pharmaceutique, un roman psychanalytique et une comédie grinçante.
Au bord de la banqueroute, acculés par le manque d’argent, deux hommes et une femme ont accepté, moyennant finance de devenir les sujets d’une expérience médicale. L’anxiolytique qui les rendra plus performants va cependant changer radicalement leurs vies. Ce sujet de société intelligemment détourné met à mal les industries pharmaceutiques.
Les Cobayes. En acceptant de signer pour 21 jours d'hospitalisation, c’est ce que sont devenus les héros de cet album au titre sans équivoque : des cobayes, de simples rats de laboratoire. La promesse d’un chèque de 3500 euros et la perspective de sortir de l’ornière ont conduit Romain, Daniel et Moïra à consommer le M2C2T, un médicament qui devrait bientôt arriver sur le marché.
C’était sans compter sur ses effets secondaires… Les faiblesses de nos héros, intelligemment mises en avant lors de leur long séjour au sein du laboratoire pharmaceutique Scott-Dumaz, vont peu à peu devenir leurs forces… et bouleverser leur façon de vivre.
Après Dieu n’a pas réponse à tout, Benacquista et Barral signent ici un one-shot efficace et nerveux. Au rythme volontairement lent des premières pages, où nos héros coupés du monde sont placés face à leurs regrets, succède une accélération bienvenue. Nos trois cobayes reprennent goût à la vie, au point de se mettre en danger.
On retrouve au scénario la patte unique de Benacquista , prenant le lecteur à contrepied en détournant un sujet somme toute classique. Quant au trait précis et réaliste de Barral, ses couleurs et son découpage maîtrisés, il confèrent à cet album un aspect tristement crédible et donne à l’industrie pharmaceutique un côté inhumain.
Le plus grand regret, ici, est finalement de constater que cet album est un one-shot, alors qu’on aurait aimé avoir droit à une suite.