Yumiko est une jeune et belle Japonaise. Graphiste à Londres, elle rentre au pays pour la mort de son père. Elle revit son enfance, la séparation de ses parents et prend conscience de son attachement à sa terre natale, qu’elle a mis entre parenthèses. Un voyage au centre de l’âme illustré par un dessin rond et doux.
A la mort de son père, Yumiko bondit dans le premier avion pour retourner sur les traces de son enfance. Elle en profite aussi pour aller voir sa mère et mieux comprendre pourquoi ses parents avaient décidé de se séparer.

Un album bon, à la fois chaud et un peu amer comme un thé japonais. Comme la pilule de l’existence, parfois dure à avaler. Le retour en terre natale et l’introspection à laquelle elle se livre servent de décor au passage à l’âge adulte. Son voyage initiatique met l’accent sur ces moments de la vie où un être sent qu’il grandit et que la souffrance qu’il éprouve lui servira à s’endurcir : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » pensait le philosophe Nietzsche. C’est ce qui arrive à Yumiko.
Le choix d’une aquarelle douce et lumineuse rend le dessin et le personnage plus proches du lecteur. On devient le compagnon de Yumiko, égraine avec elle ses états d’âme au cours de ce retour au pays. Un trait tout en finesse, autant que l’est le message profond de cette bande dessinée sur la transmission, l’héritage parental, la construction sur les bases que nous donnent ceux qui nous offrent la vie et nous élèvent.
Cette BD bouleverse autant qu’un décalage horaire Paris-Tokyo. Groggy, l’esprit embrumé par des heures de vol et l’émotion de l’héroïne, on admire l’humilité d’un peuple, la sagesse de son mode de vie, l’importance de ceux qui s’en vont. Entre deux cérémonies du thé, ces moments essentiels de la vie au pays du Soleil levant.
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