Rouge comme la neige est un western oppressant dont on ne ressort pas indemne, une aventure qui vous emmène aux confins de la nature américaine et dans les tréfonds de l’âme humaine. Inoubliable !
La veuve MacKinkley vit pour son fils et sa ferme. Depuis la mort de son mari à la bataille de Wounded Knee et la disparition de sa fille, elle continue difficilement d’avancer mais rien n’est aisé. Lorsqu’on lui annonce qu’un condamné à mort sait ce qui est arrivé à sa fille, elle s’élance. Pour connaître la vérité, elle va braver la loi et le faire s’évader pour apprendre où est sa fille. Poursuivie par le shérif, elle commence alors un long voyage. Celui-ci emmènera tous les protagonistes de cette sombre histoire jusqu’aux limites d’eux-mêmes.

Rouge comme la neige est un projet mené d’une main de maître par Christian de Metter qui signe là une oeuvre monumentale. On est littéralement happé par le combat de cette femme, aidée de son fils. Elle se bat contre la vérité, la loi et la nature pour continuer à faire vivre l’espoir de retrouver sa fille. Ce combat d’une mère s’achève dans une apothéose d’ironie, vous faisant fermer cette BD avec une étrange sensation au fond de la gorge.
Les protagonistes évoluent dans une nature indomptable omniprésente. Sa teinte sépia renvoie plus le lecteur à une neige boueuse qu’au ton des photos de l’époque. Seul le sang ressort de ces teintes pour s’imposer dans la page. Ce rouge, qui n’occupe pas une si grande place dans le dessin, ressort dans le paysage, comme une tache qu’on ne veut pas voir et qui, pourtant, attire l’oeil.
Dans la lignée des plus grands westerns, sans justice ni foi, Rouge comme la neige va vous en faire baver : vous n’en sortirez pas indemne.