« Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer ». C’est sur cette citation que s’ouvre ce nouvel album de Riff Reb’s, troisième volet d’un triptyque non prémédité. Voilà pour clore l’ensemble un feu d’artifice final composé de huit courtes nouvelles ainsi que de sept illustrations de romans célèbres ayant, bien sûr, la mer pour cadre. Une nouvelle fois, le talent graphique de Riff Reb’s éclate à chaque page.
Si l’on retrouve le nom de Pierre Mac Orlan pour deux nouvelles composant ce recueil et Jack London pour une illustration, s’ajoutent des pointures littéraires tels Edgar Allan Poe, Stevenson et Joseph Conrad, écrivain de la mer par excellence. Deux courtes histoires signées William Hope Hodgson ouvrent et ferment ce bel ensemble.
Riff Reb’s, incontestablement passionné par le grand large, ses récits de piraterie ou encore par la seule description des hommes luttant contre les éléments qui se déchaînent avec ses ouragans et ses tempêtes, s’est hissé en l’espace de ces trois albums parmi les très grands auteurs de bande dessinée.
Si ses illustrations rappellent par leur noir et blanc impeccable celles de Gustave Doré, ses adaptations ne manquent pas de convoquer à chaque page cette prestigieuse référence sans jamais l’écraser. Il faut voir comment il traite le paysage marin, ses effets de mer, de cieux plus ou moins tourmentés selon l’ambiance.
À l’instar des deux albums précédents, chaque nouvelle est traitée dans un dégradé de couleur monochrome dominante passant du gris au vert, du bleu au rouge. Quant à ses personnages, il opte à bon escient pour la bonne et franche caricature, bien plus expressive qu’un dessin réaliste. Ses trognes ravagées et burinées par l’air marin sont ainsi plus vraies que nature.
Après la mer, quel sera à présent son prochain défi ? La montagne peut-être... ? !
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