Dans un monde où les humains cohabitent avec les extraterrestres, un cinquantenaire blasé de tout va découvrir que l'art et la musique peuvent rapprocher les peuples et ouvrir d'autres horizons. Un joli récit de science-fiction tout en poésie, superbement illustré par le talentueux Obion.
Christian, disquaire, passe son temps à fuir la vraie vie : il ne peut se résoudre à choisir entre sa femme et sa maîtresse (qui vont finir par décider pour lui), sa mère ne le reconnaît plus et ses disques n'intéressent plus grand monde. Hermétique à la révolution de l'arrivée d'extraterrestres sur Terre, il va malgré lui s'attacher à l'un d'entre eux et lui faire découvrir la musique, l'art... Il ne se doute pas que son nouvel ami va lui apporter bien plus en retour.
Loin des récits habituels du genre, Arnaud Le Gouëfflec se sert d'un personnage plutôt antipathique au premier abord : râleur, lâche et pessimiste. On s'attache malgré tout assez facilement à lui, et à la relation étonnante qu'il noue avec un extraterrestre. Chacun va apporter à l'autre, l'un son amour pour l'art et son goût pour les magazines porno, l'autre l'ouverture d'esprit et le regain d'intérêt pour la vie en général. Très poétique et tout en douceur, ce récit est un concentré d'humour et de bonne humeur.
Le dessin d'Obion vient parfaitement compléter le récit, avec ses personnages truculents et expressifs. Ses cases aux belles couleurs vives s'apparentent à des tableaux, notamment les pleines pages où il met ses pinceaux au service de paysages et de ciels superbes. L'ambiance rappelle les vieux films de science-fiction des années 60, avec des décors rétro et des extraterrestres aux allures de robots.
Le tout a un léger goût de trop peu et l'on aurait bien accompagné Christian pendant encore quelques dizaines de pages, mais Soucoupes reste un joli OVNI à ne pas manquer.
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