En 1903, un anarchiste fonde une colonie égalitaire dans une clairière des Ardennes. Sa communauté libertaire va prendre de l'ampleur, jusqu'à essaimer. Grandeur et décadence d'un rêve sous le trait simple et chaleureux de Nicolas Debon.
Inspiré de l'histoire vraie de Jean-Charles Fortuné Henry, L'Essai retrace le combat d'une poignée d'Hommes qui voulaient prouver qu'une nouvelle société pouvait s'édifier avec de la volonté. Bientôt leur tenacité payera et leur coin de clairière attirera de nombreux curieux, qu'ils soient des environ ou dépêchés par les journaux d'époque. De victoires arrachées à la rudesse du climat en difficultés, la petite communauté qui s'est agrégée autour de Fortuné va fasciner aussi bien ses contemporains que les lecteurs.
![](https://www.images.culturebd.com/red/alb/206724/MCE/alb_206724_edito-1.jpg)
Nicolas Debon reprend ses crayons pour mettre en cases une révolution sans sang. Il n'a pas son pareil pour pousser à adéhrer des idéaux convaincants, puis montrer les failles des lendemains qui chantent. Au centre de ce coup d’éclat débuté en 1903, Fortuné. On à ce « Premier colon », pierre angulaire de l’utopie du fond de la forêt, fascinant et fatiguant à la fois. Son premier face-à-face avec les habitants du cru est tout bonnement hilarant et ses discours contestataires, charmeurs !
Son dessin aux couleurs parfaitement dosées donne à ce récit le ton juste pour happer. On ressent le froid, la fin, l’espoir et même le désappointement des locaux ! Même dans les moments les plus noirs, la beauté des paysages illumine le tableau. Quand dans le dossier de fin d’album, on découvre les photographies de la colonie, on est presque déçu de ne pas y retrouver la chaleur que Nicolas Debon a insufflée à ses portraits…
De cette tranche d’histoire quasi inconnue, cet auteur à la mise en cases parfaite a tiré une one-shot marquant et attachant.