Laura, pensait bien faire en racontant dans sa rédaction ses vacances naturistes en famille. Mais très vite, face à la méchanceté des autres collégiens, elle comprend que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Cette plongée dans l’adolescence est criante d’humanité. Une histoire menée tambour battant avec un coup de crayon bien senti.
Laura passe des vacances naturistes en famille. Mais à l’approche de l’adolescence, son lot de poils qui poussent et de questionnements existentiels la mettent mal à l’aise. Elle rentre en cinquième dans un nouveau collège et s’attire la sympathie de sa prof de français à la faveur d’une rédaction où chacun doit raconter ses vacances. La réaction des autres élèves à son honnêteté est cinglante. Les enfants peuvent être diablement cruels entre eux.
Plus qu’un roman graphique, c’est un véritable récit initiatique sur l’entrée dans l’adolescence et son lot de complexité. Mené avec recul et humanité, ça sent le vécu. Chaque phrase est pesée, chaque carrefour dans la vie de cette fillette qui devient femme, observé avec bienveillance. Un excellent travail narratif.
Le dessin n’a rien à envier au texte : les cases défilent et font de cette bande dessinée un de ces titres qu’on dévore goulument, d’un trait. Le choix de couleurs sobres est adéquat pour traiter un sujet aussi sensible et délicat. Un coup de crayon expressif et un sens du découpage rythmé font de ce roman graphique une des meilleures surprises de cette rentrée.
En une BD bien sentie, on retrouve toute la fibre de l’adolescence, ce prisme truffé d’humanité et de maladresse à travers lequel on découvre la vie d’adulte, la vie tout court. Histoire ciselée, graphisme aux petits oignons, Peau neuve porte bien son titre. Car à travers la métamorphose de Laura, ce sont les bouleversements subis par tout adolescent qui sont ici décrits. Avec une finesse ébouriffante.
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