Ce recueil présente sept nouvelles dessinées qui portent toutes en titre le prénom de leur « héroïne ». Sept portraits de femmes annonce le bandeau de couverture, tous axés, et disons même focalisés, sur leur poitrine. Dix ans après son très remarqué diptyque Où le regard ne porte pas, Olivier Pont se lance dans le récit court avec la foi et l’expérience de l’auteur accompli. Pour un résultat mitigé.
Pour chacune de ces nouvelles, il parvient à dépeindre le contexte dans lequel évoluent ses personnages : un collège de banlieue, une époque de revendications soixante-huitarde, le milieu hollywoodien ou encore l’Afrique saharienne. La grande majorité de ces histoires nous fait découvrir une femme en rupture de ban, décidée de repartir sur de nouvelles bases. Les hommes sont loin d’y occuper un rôle prépondérant, la donne étant faussée par les us du statut masculin.
Si les différentes histoires sont d’un intérêt inégal, le traitement graphique de l’ensemble est uniforme. On risque même d’être déçu par le dessin d’Olivier Pont car, d’un tel sujet, on attend plus volontiers un dessin plus sensuel, plus voluptueux que les traits anguleux et parfois hâtivement esquissés de ses personnages.
Tirée d’un fait divers, l’histoire racontant la vengeance de l’obèse Sylvia qui étouffe de ses seins son infidèle mari est franchement hideuse. Et faut-il voir dans le fait que Mathilde quitte mari et enfants pour une relation saphique un simple effet de mode très en vogue actuellement en bande dessinée ?
Gardons pour la fin la plus belle (à nos yeux) de ces sept nouvelles : celle de Fanny, qui, se sachant condamnée à subir une ablation des seins, offre sa nudité en posant pour une académie de dessin et se faire offrir, en guise de paiement, les images de son corps d’avant. Mais sous cette très belle couverture à tranche toilée la déception, à l’instar du sein honoré ici, risque de pointer.
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