Saudade est un mot portugais qui exprime une mélancolie empreinte de nostalgie. Il raconte un désir intense, pour quelque chose que l'on aime et que l'on a perdu, mais qui pourrait revenir dans un avenir incertain. Cette émotion imprègne chacun des personnages, nous plongeant dans leur intimité à travers des instantanés de leurs envies et désillusions.
Saudade
Fortu, Melissa Garabelli, Vincent Turhan, Phellip Willian
Éditeur : Delcourt
Scénario : Fortu, Phellip WillianDessin : Fortu, Melissa Garabelli, Vincent TurhanAuteur : Vincent Turhan
Collection : Shampooing
Genres : Récit de vie
Public : À partir de 12 ans
Prix : 14.50€
- ZOO4.0
Scénario
4.5Dessin
3.0 - Lecteurs5.01 note pour 0 critique
Le synopsis de l'album Saudade
La critique ZOO sur l'album Saudade
Un petit recueil de récits courts, un peu amers, parfois poignants. La réussite de ce petit format, c’est l’atmosphère qu’il dégage et qui, entre solitude, nostalgie et désillusion, nous traverse et nous glace.
Il est y beaucoup questions de deuils. Le deuil impossible d'un enfant. Le deuil des promesses d'un avenir meilleur. Le deuil de rêves dont on comprend qu’ils ne se réaliseront plus. Le deuil de la personne qu'on aurait voulu être, celui d’une vie déjà derrière soi.
Il y a cet homme qui part rejoindre sa petite fille dans la mort. Et celui qui a dû fuir sa patrie, le cœur aujourd’hui partagé entre deux pays dans lesquels il n'a pas vraiment de place. Celui qui disperse les cendres d’un père à qui il n'aura jamais pu prouver sa valeur. Il y a aussi cette femme enceinte et consciente de la chute de son couple. Ou encore celle dont la vie entière se résume à une accumulation de tâches ménagères aux côtés d'un conjoint indifférent.
Il y a tous ces personnages et d’autres encore, qu’on croise au fil des pages et dont on partage un bref instant les pensées, les émotions, les douleurs. Des personnages aux doutes et angoisses universels, qui s’appliquent autant à nous qu’à nos proches. Bref, des personnages dans lesquels on retrouve tous au moins quelqu’un.
Alors inutile de mentir, ce n’est pas la lecture la plus joyeuse de printemps. C’est même globalement assez déprimant, tant Fortu réussit à rendre, en très peu de cases, la vérité des sentiments. En quelques traits et monologues intérieurs, il ouvre des petites fenêtres sur l’intime, qui, tout aussi vite refermées, continuent un temps de nous hanter. Cette sensation si spécifique, que caractérise la « saudade », est encore accentuée par la finesse du trait, clair et épuré au maximum, qui semble aussi fragile que les hommes et femmes qu’il dépeint. C’est fort.