Joséphine Baker est l’une des grandes (ou plutôt, immenses) sorties fracassantes de cette rentrée BD pleine de surprises. Un texte haut de gamme pour un dessin digne des meilleurs coups de crayon : Catel et Bocquet ont une nouvelle fois mis le paquet et on s’y croirait. Un incontournable.
Il est des destinées extraordinaires, à bien des égards. Celle de Joséphine Baker en fait partie. Des quartiers du Missouri où la petite métisse a vu le jour, aux scènes des plus grands cabarets mondiaux, sa vie fut trépidante, passionnante, entraînante. Fervente combattante pour l’égalité raciale, elle adopta en guise de symbole douze enfants de nationalités étrangères...
De Colette à Bardot, de De Gaulle à Le Corbusier, sa vie fut une succession de rencontres avec les plus grands, mais aussi d’épreuves et de déceptions pour cette femme qui ne sut jamais vraiment qui fut son père... Résumer en quelques lignes cette danseuse, chanteuse et meneuse de revue à la gloire internationale relève de l’impossible. Catel et Bocquet y parviennent avec la classe qu’on leur connaît.
Divisé en chapitres dans lesquels on avance en croquant l’histoire, ce roman graphique est une ode à la vie, à la danse, à l’amour. Les personnages élancés aux visages fins et aux expressions franches sont la marque de Catel Muller. Ce noir et blanc qui a fait la réputation de Kiki de Montparnasse, Olympe de Gouges ou encore Ainsi soit Benoîte Groult, prend une nouvelle fois ici toute sa dimension.
On se jette sur Joséphine Baker comme sur chacune des sorties de ce duo aux récits aussi bien sentis que le graphisme vivant et éclatant qui les illustre. On en ressort pleinement épanoui par ce qu’on vient de lire. Quel que soit le sujet auquel ils s’attaquent, Catel et Bocquet ne déçoivent jamais. En piste !
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