Brigitte Findakly, épouse et coloriste de Lewis Trondheim, revient sur son enfance en Irak et, adulte, son adaptation en France. Un récit humain, touchant, mis en cases par son mari Lewis Trondheim dans un trait à la fois enfantin et profond dont il a le secret. Un carnet de vie plein d’émotions. Diablement réussi.
Brigitte Findakly a poussé dans l’Irak d’avant Saddam Hussein. De ce pays, sa culture, ses us et coutumes, elle a conservé un souvenir très précis. Façonnée par le contexte et cette partie du globe toujours en proie au changement, elle reste marquée par tout ce qui a fait son expérience de jeune Irakienne dans l’apprentissage de la vie. Avant de découvrir la France.
Que se passe-t-il quand un récit autobiographique nous transporte au point d’avoir l’impression d’avoir nous-même vécu les expériences racontées par un auteur ? C’est exactement ce qui se passe lorsqu’on plonge le nez dans ces Coquelicots d’Irak au parfum si odorant. La finesse de la narration et le découpage en petits chapitres sont autant de nouvelles pierres à empiler pour permettre à la jeune héroïne de traverser la vaste rivière de l’existence et avancer. Un récit somptueux, touchant de simplicité.
Le mariage du texte et du dessin opère à merveille dans un récit de vie qui s’égrène et dont on saisit la force graphique à chaque nouvelle page. Les petits bonshommes de Trondheim portent en eux juste ce qu’il faut d’expressivité pour nous prendre par la main, plonger et avancer avec eux dans cette histoire vraie.
Le parfum entêtant de ces Coquelicots d’Irak n’est pas prêt d’abandonner qui aura l’honneur de les cueillir. Un travail d’orfèvre qui, dans la symbiose du couple, fait jaillir ce qu’il y a de meilleur dans une vie : l’apprentissage, l’expérience. Etancher sa soif de curiosité en levant le voile sur des cultures qui nous sont méconnues. Un coup de maîtres.