L'amour est une haine comme les autres nous plonge dans une amitié entre Noir et Blanc en pleine ségrégation. Un récit sublime, subtil, dur, violent, révoltant, émouvant, à découvrir à tout âge.
L'amitié inter-ethnique est-elle possible dans la Louisiane de l'entre-deux guerres ? La réponse est oui, mais à quel prix ? Deux enfants, William et Abe, se rencontrent dans les années 30 et se lient d'une réelle et profonde amitié. Problème : l'un est blanc, l'autre noir, dans un contexte extrêmement raciste où le Klux Klux Klan sévit impunément...
Ce one-shot commence sur un épisode particulièrement frappant par sa violence, puis repart dans le temps pour distiller le récit de cette amitié hors norme. La construction du scénario amène une tension palpable qui enfle au fil des pages, tant on est absorbé par le drame poignant qui se noue lentement sous nos yeux.
Les personnages, psychologiquement bien esquissés, offrent une grande justesse dans les dialogues et les actions : la perspicacité d'Abe, le côté nigaud de William... Les sentiments exacerbés des protagonistes démontrent que la frontière entre l'amour et la haine est fragile.
Le dessin très dynamique laisse la part belle aux expressions très travaillées des personnages pour un résultat immersif. Soignée, méthodique et esthétique, l’illustration passe de couleurs chaudes à des tons plus sombres lorsque le tragique s'en mêle. On pourra toutefois regretter certaines cases un peu dépouillées où le second plan est sacrifié au profit du premier.
Dans la veine des films qui fleurissent ces dernières années dont La couleur des sentiments, The Birth of a Nation, Le majordome, Stéphane Louis nous entraîne dans les abysses du racisme pour livrer un vibrant message d’espoir.