Cristobal, artiste à succès, revient sur l’île où il a grandi. Il veut la préserver pour en faire une œuvre d’art à part entière, un lieu dédié à la nature. Projet fou, mégalomane, dictatorial pour certains, projet artistique visionnaire pour d’autres. Après des années de travail, les ennemis de Cristobal se comptent par dizaines : la mort brutale de l’artiste paraît suspecte. Une enquête artistique à ne pas manquer !
Dans un reportage télé, Cristobal explique sa vision de ce qu’est un artiste. Quelques temps plus tard, on retrouve son corps dans sa voiture accidentée. L’importance du personnage pour l’île oblige les autorités à diligenter une enquête qu’elles souhaitent la plus discrète possible.

Comme le souligne l’auteur dans sa préface, Le Retour s’inspire très librement de l’action de César Manrique sur l’île de Lanzarote aux Canaries. Les clins d’œil fréquents aux différents projets de César Manrique n’empêchent pas le récit de les dépasser. Le héros, Cristobal, a une telle épaisseur qu’il fait vite oublier l’inspirateur. Au fil de l’enquête, sa biographie se dévoile faisant jongler le lecteur entre l’admiration d’une vision inspirante et le rejet d’une mégalomanie. Le récit fait aussi affleurer les dictatures de l’art et de l’argent, qui n’est jamais très loin, imposées à l’île.
Egalement au dessin, Bruno Duhamel, offre aux caractères de ses personnages des postures et expressions maîtrisées. La présence forte et réussie de l’île, sa nature, des œuvres d’art et architecturales les hisse au rang de personnage clés de la BD. L’inversion des codes habituels de la colorisation avec un présent en monochrome beige et un passé aux multiples couleurs ajoute à la beauté de cet album.
L’enquête autour de ce Retour est à lire sans attendre...
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